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Leur société
Patron d'AXA : Être très riche sans trop le montrer
Henri de Castries, le patron d'AXA, renoncerait à ses stock-options en 2007, si l'on en croit ses déclarations à la presse. Il se prononce de plus pour la suppression des parachutes dorés, ces très grosses indemnités versées aux PDG au moment de leur départ.
S'il envisage de renoncer à ses stock-options pour 2007, de Castries ne s'engage tout de même ni à rembourser ses gains passés, ni à agir de même dans les années à venir. La stock-option est ce droit accordé à un dirigeant d'acheter une action de son entreprise à un cours fixé à l'avance, et généralement bas, et de la revendre quelques années plus tard. Si elle baisse, il ne perd rien. Si elle monte, il peut en tirer une confortable plus-value. Ainsi en 2005, Henri de Castries a gagné 1,3 million d'euros, juste devant Arnaud Lagardère qui, lui, a empoché 1,2 million d'euros. Le patron d'AXA avoue 70 millions d'euros de plus-value potentielle, autrement dit de plus-value qu'il aurait touchée s'il avait vendu toutes ses actions.
De toute façon, ses stock-options ne constituent qu'une partie de sa fortune. Le patron d'AXA est un des patrons les mieux payés du CAC 40. La part fixe de sa rémunération s'élève à 500 000 euros par an, la part variable a atteint 3 millions d'euros en 2006, soit 250 fois le smic.
Son apparent souci d'équité est tout de même très mesuré car, sur la possibilité de limiter les salaires des dirigeants, il explique que " plafonner les rémunérations des dirigeants est la meilleure recette pour nous conduire au désastre, dans un contexte de marchés mondialisés ". Ce genre d'argumentation ne vaut apparemment que pour les très hauts cadres, et pas pour tous les autres salariés.
Car les salariés d'AXA, eux, voient leur salaire bloqué depuis des années ; ils doivent faire le même travail en étant beaucoup moins nombreux ; le dernier projet de restructuration envisage des milliers de suppressions d'emplois.
Si le patron d'AXA, comme d'autres PDG de grandes entreprise, est si bien " récompensé ", c'est pour qu'il gère bien son entreprise, ce qui dans le langage capitaliste signifie faire pression sur les salariés, licencier, bloquer les salaires pour augmenter encore les profits, et donc les dividendes des actionnaires qui ont le pouvoir dans les conseils d'administration. De ce point de vue, ces derniers peuvent être effectivement satisfaits : AXA a annoncé 5,1 milliards d'euros de bénéfices pour 2006.