Maisons de retraite : Des promesses insuffisantes et non tenues16/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2024.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Maisons de retraite : Des promesses insuffisantes et non tenues

Selon un sondage de la Sofres publié dans Le Parisien, les maisons de retraite n'ont pas la cote. 49 % des sondés ont une mauvaise opinion d'elles, soit 13 % de plus qu'en 2004. Les raisons évoquées sont le fait qu'elles coûtent trop cher, le manque de places et les mauvaises conditions d'accueil.

Les séjours sont effectivement très onéreux, car 60 % du coût de fonctionnement reste à la charge des résidents. Résultat, alors que le montant moyen des retraites atteint 1 100 euros par mois - et beaucoup moins pour une majorité d'anciens travailleurs et pour les femmes - le coût d'un séjour en maison de retraite s'élève en moyenne à 1 600 euros par mois, et à bien plus en Ile-de-France et dans le privé. Un effort financier très important reste donc à la charge des familles, qui souvent ne peuvent y faire face.

Par ailleurs, même si les capacités d'accueil ont augmenté de 5 000 places en 2006 et doivent évoluer au même rythme jusqu'en 2012, elles resteront très insuffisantes pour répondre aux besoins de la population âgée. D'autant plus que le nombre des plus de 85 ans, qui sont aujourd'hui 1,1 million, devrait pratiquement doubler au cours de la prochaine décennie. D'ailleurs, un rapport du Commissariat au Plan publié en 2005 estimait entre 40 000 et 54 000 le nombre de lits à créer d'ici 2010. Et le président de la Fnadepa (Fédération nationale des directeurs d'établissements et services pour personnes âgées) va dans le même sens en constatant que " fin 2006, il manquait toujours entre 30 000 et 40 000 places pour l'accueil et le soin des personnes âgées ". Les objectifs du Plan solidarité grand âge pour la période 2007-2012 sont donc loin du compte.

Quant à l'insuffisance du personnel chargé des soins, elle demeure. En France, 250 000 personnes travaillent dans les maisons de retraite, ce qui représente quatre personnes en moyenne pour s'occuper de dix personnes âgées. C'est " deux à trois fois moins de personnel qu'en Allemagne, en Suisse, en Autriche ou aux Pays-Bas ", constate le président de l'ADPA (Association des directeurs au service des personnes âgées). Mais l'État n'a toujours pas débloqué les crédits pour permettre aux maisons de retraite d'embaucher massivement.

Après la canicule meurtrière de l'été 2003, les gouvernants avaient déclaré que le sort des personnes âgées aurait la priorité. Au nom de la solidarité, ils en avaient profité pour voler un jour de travail aux seuls salariés.

Malgré tout cela, des maisons de retraite pour tous ceux qui en ont besoin, bon marché et avec du personnel suffisant, restent du domaine du rêve.

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