Comme la loi l'impose, le patrimoine déclaré du nouveau président Sarkozy vient d'être rendu public. Il s'élève officiellement à deux millions et demi d'euros. C'est coquet et bien au-delà de ce que la grande majorité de la population pourra jamais accumuler au cours d'une vie de travail, même en se levant tôt chaque matin pour gagner sa vie ; mais cela n'a rien d'exceptionnel.

L'essentiel consiste en des placements de " bon père de famille ". Sarkozy ne possède plus de bien immobilier depuis qu'il a vendu l'an passé son duplex de Neuilly devenu quelque peu encombrant pour son image, puisqu'il aurait bénéficié d'un rabais et de travaux gratuits lors de son achat en 1997. Il avait bien promis il y a quelques mois de s'expliquer là-dessus, mais les papiers justificatifs qui devaient le disculper sont restés malencontreusement enfouis dans un fatras entreposé chez un garde-meuble. Vraiment pas de chance... ou trop de chance ! Et maintenant, l'immunité du chef de l'État liée à sa fonction lui permet de n'avoir plus aucun souci à se faire de ce côté-là.

Donc, dans le palmarès des grandes fortunes du pays, celle déclarée par le nouveau président reste modeste. Mais pourquoi aurait-il besoin d'une fortune personnelle florissante ? Il le clame à tous les vents, il a toute une bande d'amis sincères, fidèles, dévoués et très riches. À quoi bon des liquidités, quand on fréquente Martin Bouygues, Bernard Arnault, Vincent Bolloré, tous grands noms de l'industrie et de la finance du pays.