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- Lutte ouvrière n°2024
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Hôpital Avicenne - Bobigny (93) : Le mouvement se développe contre le plan d'économies
À l'hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis), mardi 15 mai, l'assemblée qui depuis deux semaines se réunit tous les jours pour faire le point du mouvement en cours était plus nombreuse que les jours précédents : plus de 80 personnes, venues de tous les services (contre une cinquantaine les jours ordinaires). C'était le jour où le " médiateur ", nommé par la direction de l'AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris) pour tenter d'enrayer le conflit devait entamer ses rounds de négociations.
Ce monsieur n'avait qu'un objectif : discuter de quelques aménagements service par service, et qui plus est pour les seuls services qui avaient débuté le mouvement, Urgences, personnels ouvriers et assistantes sociales. Départ raté : à l'assemblée, tout le monde était bien décidé à ne pas accepter un bricolage qui ne se résumerait qu'à colmater les brèches dans un service en prenant du personnel dans les autres. C'est sur l'ensemble de l'hôpital qu'il faut embaucher et augmenter les moyens.
Car le mécontentement est général sur les effectifs, les conditions de travail. Général aussi contre la multiplication des emplois précaires, des intérimaires, des CDD et une quarantaine d'emplois dit " aidés ", les CAE (contrats d'accompagnement à l'emploi), payés à peine plus de 700 euros par mois, dont le personnel exige l'embauche fixe. Et il s'agit de s'opposer au plan d'économies prévu pour les années à venir par l'AP-HP, qui devrait encore aggraver la situation puisqu'il prévoit entre 60 et 80 suppressions de postes à Avicenne pour l'année qui vient.
Aussi la grève du service des Urgences qui a débuté le 21 avril, vite rejointe par celle des personnels ouvriers (qui depuis plusieurs semaines participaient aussi aux actions au niveau de l'AP-HP contre la réforme de leurs statuts), a commencé à faire tache d'huile. Le jeudi 3 mai une assemblée générale regroupant 150 personnes s'était prononcée pour l'extension du mouvement à tous les services. Depuis, il se développe effectivement, même si la grande majorité des soignants se déclarant en grève sont " assignés " (c'est-à-dire réquisitionnés) et si tous les services ne sont pas également touchés.
Les personnels en lutte multiplient leurs manifestations. Des soignants, personnels de la crèche, assistantes sociales d'Avicenne se sont joints à la manifestation de l'ensemble des personnels ouvriers de l'AP-HP, pour montrer qu'ils ont les mêmes problèmes et faire connaître leur mouvement à l'ensemble des hôpitaux parisiens. Le 11 juin, tous les participants sont montés ensemble au bureau du DRH exiger l'embauche d'une aide-soignante qui, après deux CDD et un contrat d'intérim, devait quitter l'hôpital alors qu'il y a des postes vacants. Quatre jours plus tard, on lui en avait, comme par hasard, trouvé un où elle sera embauchée cette fois comme stagiaire.
C'est pour tenter d'enrayer le mouvement qui se développe par quelques concessions mineures que le directeur de l'AP-HP a nommé son " médiateur ". Trop tard ! C'est l'ensemble des problèmes qui est aujourd'hui posé par le personnel.