Gouvernement d'"ouverture" : Les grosses ficelles de Sarkozy16/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2024.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gouvernement d'"ouverture" : Les grosses ficelles de Sarkozy

Sarkozy a annoncé un gouvernement restreint de quinze gros ministères, et même une ouverture politique qui irait non seulement vers le centre mais vers la gauche. Et d'ajouter, devant les parlementaires de l'UMP : " La fidélité, c'est pour les sentiments. L'efficacité, pour le gouvernement. "

Des propos aussi délicats ont déclenché une tempête parmi les " amis " de toujours ! Parmi les recalés possibles ou probables, on trouve le fidèle Devedjian, qui lorgnait, paraît-il, sur le poste de ministre de la Justice. Masquant son dépit sous l'ironie, il a déclaré qu'il était " pour aller loin dans l'ouverture... très loin, y compris jusqu'aux sarkozystes " !

Mais, visiblement, les " sarkozystes " ne sont pas la préoccupation essentielle de Sarkozy. L'ouverture annoncée, dont on ne sait si elle aura une quelconque réalité, est une opération politique visant à couper l'herbe sous le pied à la gauche et au centre. En se présentant comme le rassembleur des différentes sensibilités politiques, de la droite jusqu'à la gauche, Sarkozy veut prouver que les autres - Bayrou ou Royal - en parlent mais que lui le fait.

Voilà donc le sens des offres de Sarkozy aux ex-ministres " de gauche " Védrine, ou Kouchner. Ce dernier, il y a à peine quelques semaines, reprochait à Sarkozy de " pêcher dans les eaux de l'extrême droite " et d'avoir " une dérive historiquement scandaleuse " sur la question de l'identité nationale et sur celle de la pédophilie. Mais il semble que l'attrait d'un ministère puisse rendre amnésique. De son côté, Claude Allègre pourrait se retrouver chargé d'une mission sur l'enseignement supérieur, sans doute pour examiner le meilleur moyen de continuer à " dégraisser le mammouth ". Aucun de ceux-ci, jusqu'à présent, n'a décliné l'offre, ni ne l'a considérée comme scandaleuse. Et de fait, la différence entre la politique des gouvernements de droite et celle du gouvernement dit " de gauche " de Jospin, auquel ils ont participé, n'est pas telle qu'elle puisse les empêcher de participer éventuellement à un gouvernement Sarkozy.

Sans le moindre soupçon d'humour, Fillon voit dans cette " ouverture " quelque chose qui " désenclave et revivifie la démocratie française " ! Éric Raoult, un autre proche de Sarkozy, reconnaît beaucoup plus franchement qu'il s'agit d'une opération politique, et peut-être à court terme : " Il faudra voir, dit-il, après les élections (législatives), jusqu'où va l'ouverture... ", car il y aura selon toute vraisemblance un remaniement ministériel après.

En somme, on verra au résultat. On sait bien que, selon celui-ci, ceux qui sont pris en CDD d'un mois ne décrocheront pas forcément ensuite un CDI...

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