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SNCF - Dijon : Un accident mortel qui en annonce d'autres
Samedi 28 avril, une petite fille de deux ans est morte percutée par un train de marchandises en gare de Lantenay. Dans cette gare, comme dans beaucoup d'autres petites gares, les voies sont accessibles au même niveau que le quai pour qu'on puisse les traverser, et il n'y a que des pictogrammes pour avertir les voyageurs de l'arrivée d'un train éventuel. Tout ça parce que la SNCF refuse de doter ces gares de passerelles ou de passages souterrains. Dans un tract diffusé localement, la situation de cette gare avait déjà été dénoncée en mai 2004.
Cette attitude criminelle de la SNCF à l'égard des voyageurs dans les gares, où les trains roulent parfois à 160 km/h, n'est pas différente sur les différents sites et dans les différents services où travaillent les cheminots. Partout, elle fait passer la sécurité après sa volonté de dégager de l'argent, de rentabiliser le chemin de fer au maximum. Et quitte à ce qu'il y ait des morts. Il ne se passe pas une semaine sans qu'il y ait des accidents et des situations extrêmement dangereuses, que ce soit aux ateliers de Perrigny, au triage de Gevrey ou le long des voies.
Il y a actuellement deux gros chantiers de renouvellement voie-ballast, l'un à Gevrey, l'autre entre Aisy et Nuits-sous-Ravières. Sur le premier, alors que le chantier a lieu en pleine nuit, les agents n'ont même pas une lampe frontale chacun pour se signaler et pour voir où ils marchent. Certains des trains-travaux, qui font plusieurs centaines de mètres de long, reculent sans agent d'accompagnement pour arrêter le mécano en cas d'obstacle. Des agents travaillent sans annonceurs pour les prévenir des convois du chantier évoluant en tous sens. Certains agents des entreprises du privé se retrouvent à faire des travaux qu'ils n'ont jamais faits, sans être formés sur les risques mortels que ça comporte. À Aisy, les trains qui roulent à 60 km/h au début de chantier roulent ensuite à 100 km/h et les agents n'ont pour toute protection entre les deux voies qu'un filet qu'ils peuvent enjamber. C'est sur une partie de chantier comme celle-là qu'il y avait eu un mort à Gevrey en 1993.
À l'atelier de Perrigny, où l'on entretient les locomotives, en quelques semaines deux agents de nettoyage sont tombés d'une des machines qu'ils nettoyaient au milieu des voies, manquant de se faire écraser. Un agent a été gravement blessé à l'oeil en vidangeant un circuit d'air, un autre a eu le doigt écrasé dans une manoeuvre, sans compter des accidents qui auraient pu être mortels, comme la chute d'un essieu dans une fosse ou l'explosion d'un moteur de loco en plein atelier.
Tout le monde subit la pression pour que les chantiers ou le travail se fassent au plus vite. L'encadrement répète toujours qu'il n'y aura pas de problèmes. C'est à force d'économies et d'irresponsabilité de ce genre qu'il risque d'y avoir d'autres accidents mortels sur le secteur.