Manoeuvres péri-électorales : Bayrou et la " loyauté " des députés UDF09/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2023.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Manoeuvres péri-électorales : Bayrou et la " loyauté " des députés UDF

Des vingt-neuf députés du groupe parlementaire UDF à l'Assemblée nationale, seuls deux ont annoncé leur soutien au futur " Mouvement Démocrate " de François Bayrou. Les uns après les autres, pour la plupart entre le 22 avril et le 5 mai, ils se sont ralliés au vote Sarkozy, rejoignant de manière assez logique l'ancienne " majorité présidentielle " dont l'UDF faisait partie.

Précurseur dans le domaine du ralliement, le seul ministre UDF de l'actuel gouvernement, Gilles de Robien, qui n'avait pas suivi Bayrou dans sa stratégie du premier tour, se propose d'accueillir les députés ralliés à Sarkozy dans un " pôle centriste indépendant, cohérent et loyal à la majorité présidentielle ". La marge de manoeuvre est étroite, car Sarkozy aussi a eu l'idée, avec une longueur d'avance, de proposer un regroupement de ces " centristes " sous la bannière... UDF. Le député UMP Hervé de Charette, lui-même ex-centriste, avait en effet, après sa rupture en 2002 d'avec l'UDF, déposé le sigle à l'Institut national de la propriété industrielle. On n'est jamais trop prudent...

La toile de fond de ces recentrages est évidemment la nécessité, pour tous ces politiciens, de continuer à faire partie des alliances existantes qui leur permettent d'être aux affaires avec les politiciens de l'UMP, dans les municipalités ou dans les Conseils généraux et régionaux. Plus immédiate encore, l'actualité des élections législatives de début juin incite ces notables à chercher avec l'UMP l'accord qui leur permette de conserver leur siège de député.

Dans cette foire aux postes, ces hommes de droite ont d'autant moins d'états d'âme à se rallier au vainqueur que l'autre alliance éventuelle, du côté d'un Parti Socialiste lorgnant vers la " social-démocratie ", ne leur promet pas nécessairement plus de succès.

Quant à François Bayrou lui-même, il a d'autres objectifs. Il voudrait que son " Mouvement Démocrate " puisse jouer un rôle d'arbitre entre le Parti Socialiste et l'UMP. Car cela lui permettrait, après avoir réussi à s'imposer comme le " troisième homme " de l'élection présidentielle, de continuer sur cette lancée jusqu'à la prochaine. Fort des 6,8 millions de suffrages remportés lors du premier tour, il lance donc son nouveau parti en promettant qu'il sera un " contre-pouvoir libre, indépendant, constructif ". Il reste à voir ce qu'il restera de ces 6,8 millions de voix pour son Mouvement Démocrate dans les législatives.

Mais quoi qu'il en soit, quel que soit son succès, et quels que soient les accords qu'il trouve à passer par la suite avec la gauche ou avec la droite, ce " contre-pouvoir "-là ne sera en aucune manière susceptible de servir en quoi que ce soit les intérêts de la population laborieuse.

Partager