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Magasins Monoprix : Une nouvelle grève
Vendredi 4 mai, une partie des 19 000 salariés des 300 magasins Monoprix de France ont fait grève pour réclamer l'augmentation de leurs salaires. Selon les syndicats, un magasin sur deux aurait été touché par cette première grève nationale à Monoprix. La direction admet que certains magasins ont été perturbés, mais dit qu'elle a pu les maintenir ouverts.
Ce nouveau mouvement de colère des employés de Monoprix est une réponse " aux miettes " de 2,5 % d'augmentation de salaire que la direction propose pour 2007.
Dans la grande distribution, les salaires sont particulièrement bas. À Monoprix, un salarié sur trois n'est payé qu'au smic, soit 980 euros net pour un temps complet. Des grévistes ayant parfois vingt ans d'ancienneté ont montré à la presse leurs feuilles de paie de 1 000 euros !
De plus, un salarié sur deux est employé à temps partiel, imposé le plus souvent. À Monoprix, pour une grande partie du personnel, il ne s'agirait même pas de " travailler plus pour gagner plus " mais de faire un horaire normal. Au contraire, la direction développe les horaires décalés et nocturnes, les plages de repos imposées en fonction des flux de la clientèle. Cela se traduit pour le personnel à temps partiel par des payes de 500 à 600 euros mensuels, en dessous des 660 euros du RMI pour une personne seule avec un enfant ! Avec de si bas salaires, ce n'est pas à Monoprix que les caissières font leurs courses !
Pourtant ce grand distributeur aurait largement les moyens d'augmenter de manière importante tout son personnel et de payer un minimum de 1 500 euros pour un temps complet. En effet ce groupe, dépendant des trusts Galeries Lafayette et Casino, a dégagé 260 millions de profits en 2006 (13 700 euros par salarié), une progression de 18,6 % sur 2005 !
Pour le moment la direction ne veut rien lâcher, elle n'annonce que la création d'une prime de performance de 440 euros annuels. Mais, " vu les critères établis, nous ne les toucherons jamais et il est préférable d'avoir une augmentation de salaire ", répond le personnel. Monoprix doit céder !