EADS - Airbus : Parler des "petits actionnaires" pour cacher de très gros parasites09/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2023.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

EADS - Airbus : Parler des "petits actionnaires" pour cacher de très gros parasites

Les actionnaires d'EADS, maison-mère d'Airbus, viennent de se partager 99 millions d'euros de dividendes. Cela, malgré le scandale des révélations sur les sommes énormes empochées, sous forme de stock-options et autres parachutes dorés, par des membres de la haute direction du groupe, au moment même où celle-ci, invoquant des " difficultés ", annonce 10 000 suppressions d'emplois.

La direction d'EADS voulait " remercier les actionnaires de leur confiance " en leur montrant, sous forme d'espèces sonnantes et trébuchantes, que, avec ou sans retard de production et de commercialisation, les affaires continuent.

Les actionnaires ont donc été bien servis, non seulement les " petits ", dont la presse a beaucoup parlé, mais surtout les gros, à commencer par les deux poids lourds, le français Lagardère et l'allemand DaimlerChrysler. " Nous ne toucherons pas les dividendes (15 millions pour sa part) et les reverserons dans l'entreprise ", a prétendu Arnaud Lagardère. Ce dernier copréside le conseil d'administration d'EADS, avec un représentant de Daimler, bien que n'étant personnellement que pour... 0,9 % dans le capital du groupe. Cela, grâce à l'aide de l'État français qui, malgré ses 15 % de participation au capital, laisse Lagardère décider à sa place. Les dividendes reversés à EADS, y compris ceux de l'État français, c'est donc encore Lagardère qui en profitera le plus !

D'ailleurs, comparé à ce que Lagardère a encaissé ces dernières années, les 15 millions d'euros de dividendes actuels font presque dérisoires. Voici quelques mois, juste avant l'annonce des problèmes de commercialisation d'Airbus, et la chute du cours des actions que cela a entraînée, Lagardère et DaimlerChrysler ont revendu un gros paquet d'actions, empochant alors chacun un bénéfice de... 890 millions d'euros !

De cela, comme des milliards gagnés par Lagardère depuis qu'en 1999 le gouvernement Jospin lui a cédé l'Aerospatiale (ancêtre de la partie française d'EADS) pour une bouchée de pain, il n'est guère question dans les grands médias. Mais, c'est sans doute un pur hasard qui fait que le même groupe Lagardère est actionnaire, voire propriétaire, d'Europe1, du Monde, du Parisien, de Paris-Match, de L'Humanité et d'une ribambelle de journaux de province, télés et radios.

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