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Leur société
Les Français de l'étranger : Plus de droits électoraux que les travailleurs immigrés en France
Pour cette élection, 547 bureaux de vote, dont 165 hors des capitales, avaient été mis en place à l'étranger pour permettre aux Français qui y sont installés de voter. Ces efforts effectués pour faciliter leur vote se justifieraient, paraît-il, par le fait qu'avec 822 000 inscrits, ils sont plus du double qu'en 2002 (385 000).
Le fait de permettre à des citoyens français de voter, même dans les coins les plus reculés de la planète, a aussi été présenté comme une " victoire de la démocratie ". Cette prévenance de l'ex-ministre de l'Intérieur Sarkozy n'a évidemment rien à voir avec les résultats des précédentes élections, où la droite précédait largement le candidat socialiste. En 2002 par exemple, Chirac avait obtenu 30,54 % des voix des Français de l'étranger, alors qu'il n'avait que 19,88 % de moyenne nationale, et devançait Jospin de près de 8 % ! Cette année, Sarkozy obtient 38, 49 % de leurs voix, 8,57 % de plus que Royal.
Parmi ces Français de l'étranger, certains n'y résident que pour une durée limitée et il est évidemment normal qu'ils puissent participer aux élections du pays où ils vont rapidement revenir. Mais d'autres, qui vivent à l'étranger depuis des années, voire des dizaines d'années, ont ainsi le droit de voter pour un président d'un pays où ils n'habitent pas et où ils ne paient aucun impôt. Pourquoi pas, dira-t-on, mais il faut remarquer qu'en revanche ce même droit est refusé aux travailleurs immigrés qui, souvent, habitent sur le sol français depuis des années. De plus, ils y créent des richesses par leur travail, ils y paient leurs impôts et leurs cotisations sociales, y élèvent leurs enfants, participent à la vie sociale, mais ils n'ont pas le droit de donner leur opinion ni de peser sur les résultats par leur choix. Ils sont ainsi exclus de cette " démocratie " dont se flattent aujourd'hui nombre de politiciens et leurs porte-parole médiatiques.
Il faut dire que les immigrés vivant en France sont dans leur grande majorité des travailleurs, et ceci explique en grande partie le mépris souverain des institutions dites démocratiques à l'égard de l'avis qu'ils pourraient exprimer.