Il y a 25 ans - Argentine-Grande-Bretagne : La Guerre des Malouines26/04/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/04/une2021.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Il y a 25 ans - Argentine-Grande-Bretagne : La Guerre des Malouines

Le 2 avril 1982, la junte militaire argentine, qui régnait d'une main de fer sur le pays depuis le coup d'État de mars 1976, lançait une opération armée de reconquête des îles Malvinas - en français, les îles Malouines - un reste de l'Empire britannique. Depuis le mois de janvier, les militaires argentins négociaient la restitution de ces îles, baptisées Falklands en anglais et situées face à l'Argentine. Mais les diplomates britanniques n'avaient pas cédé.

Depuis 1981, le régime militaire argentin était en crise. L'inflation atteignait 140 %. La junte faisait face à des mouvements revendicatifs. Pensant que la Grande-Bretagne ne se mobiliserait pas pour défendre ces îles, les militaires argentins espéraient un succès facile et un bénéfice politique sur le plan intérieur, comptant sur le sentiment national de la population d'un pays qui fut, pendant plus d'un siècle, une semi-colonie de l'impérialisme britannique. La Grande-Bretagne s'était en effet emparée des Malouines en 1833, dix-sept ans après que l'Argentine eut proclamée son indépendance.

Le lancement de l'opération renversa effectivement un temps l'opinion publique. Quelques jours avant le début de la guerre, les militaires, qui avaient assassiné en sept ans 30 000 opposants, avaient réprimé durement une manifestation de la CGT, la centrale syndicale péroniste. La plupart des opposants, y compris les dirigeants de la CGT argentine, n'en apportèrent pas moins leur soutien à la junte dans sa guerre de reconquête. Après avoir rencontré le chef de la junte d'alors, le général Galtieri, la CGT appela les travailleurs à se rassembler et à célébrer l'événement !

Le sentiment national que ressentait la grande majorité de la population argentine face à la présence provocante de l'impérialisme britannique était certes légitime. Mais s'aligner derrière la junte sous ce prétexte était une trahison des intérêts de la classe ouvrière.

Du côté britannique, le nationalisme déborda aussi. Depuis 1979, le Parti Conservateur dirigé par Margaret Thatcher menait une politique nettement antiouvrière qui lui valut son surnom de " Dame de fer ". L'opération lancée par les militaires argentins lui donnait l'occasion de montrer que, sur le plan international, l'impérialisme anglais entendait ne rien lâcher de ses possessions, aussi minuscules soient-elles. Cette aventure militaire fut soutenue par les travaillistes anglais et aussi, en France, par le " socialiste " Mitterrand, loyal gérant d'un autre impérialisme, qui tint lui aussi à affirmer sa solidarité avec sa voisine d'outre-Manche.

Fin mai 1982, les parachutistes britanniques reprenaient possession des Malouines. Et le 14 juin, après 72 jours de combat, 255 morts côté britannique et 649 côté argentin, les militaires argentins jetaient l'éponge.

Ce succès assura la réélection de Thatcher en Grande-Bretagne, qui allait bientôt s'en prendre aux mineurs britanniques. En revanche, en Argentine la défaite déclencha une crise politique et amena les militaires à abandonner le pouvoir aux civils. Et cette fin de la dictature militaire fut bien au fond le seul résultat positif de l'absurde guerre des Malouines.

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