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- Lutte ouvrière n°2020
- Peugeot Citroën PSA - Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) : Après six semaines de grève et la reprise du travail, la direction n'en a pas fini avec les revendications !
Dans les entreprises
Peugeot Citroën PSA - Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) : Après six semaines de grève et la reprise du travail, la direction n'en a pas fini avec les revendications !
À l'usine Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois, après six semaines de grève, la reprise du travail s'est faite collectivement, le mercredi 11 avril, ainsi qu'en avait décidé à la quasi-unanimité l'assemblée des grévistes. Ce jour-là, à chacune des reprises des trois équipes (matin, soir et nuit), les grévistes ont manifesté avant de reprendre leur poste de travail, montrant qu'ils tiennent toujours à leurs revendications et que leur combat continue donc pour les 300 euros net, l'embauche des intérimaires, le départ des anciens à 55 ans, pas de salaire inférieur à 1 520 euros net !
Les anciens grévistes ont montré, quasiment tous les jours de cette première semaine travaillée, qu'ils sont solidaires entre eux, face à tous les coups bas du patron. Ainsi, dans l'équipe de nuit, un " moniteur " ex-gréviste a été mis sur chaîne alors que la direction avait promis de ne plus le faire. Après deux heures de travail, il a réclamé son remplacement. Et devant la peur d'un débrayage, un ouvrier a été trouvé pour le remplacer sur la chaîne, lui permettant ainsi de faire sa tâche normale.
Le lendemain, dans l'équipe du matin, après que dans le secteur " des petits colis " un ancien gréviste avait demandé une bouteille d'eau et un sandwich à son chef, qui en avait distribué à tous sauf aux anciens grévistes, un débrayage immédiat a obligé le chef à en faire venir pour tous... Après quoi les grévistes les ont remis dans la caisse, histoire de montrer qu'ils se font respecter !
Plusieurs petits débrayages ont eu lieu vendredi 13 et lundi 16 avril encore, pour revendiquer des augmentations individuelles de salaires. Pendant la grève, la direction en avait distribué pour décourager des travailleurs de rejoindre la grève, maintenant elle doit en trouver pour les autres !
Lundi 16 avril, une soixantaine de travailleurs venus de plusieurs secteurs se sont retrouvés en manifestant sur plusieurs problèmes, comme celui de ne pas retrouver son poste ou à cause du formulaire que la direction voulait faire remplir pour les demandes d'étalement des pertes de salaires sur les mois à venir. Ce formulaire faisait que c'était le gréviste qui devait implorer un droit pourtant obtenu dans le protocole de fin de grève. Le résultat a été quatre heures de débrayage ; du coup, le questionnaire n'a même pas été présenté à l'équipe d'après-midi !
Toutes ces tentatives se sont donc retournées contre la direction car les travailleurs ont appris à se faire respecter ! En effet, c'est bien l'un des résultats de cette grève : une nouvelle cohésion se crée, elle sert tous les jours et sera demain un gage pour l'avenir, le début d'une force collective avec laquelle PSA devra compter.