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- Lutte ouvrière n°2020
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Dans le monde
Maroc : Les ATOS et personnels des services français en lutte pour les salaires.
Depuis le 15 mars, des agents et personnels recrutés localement par les services français, établissements scolaires, instituts et services culturels français du Maroc, sont en lutte.
Depuis quelques mois, ces travailleurs se voient réclamer par le fisc marocain le versement de l'impôt général sur le revenu (IGR). Or leur employeur, le ministère de tutelle français, n'avait jusqu'à présent jamais jugé bon de déclarer leurs salaires à l'État marocain, une situation qui lui bénéficiait bien sûr, puisqu'il octroyait ainsi aux employés des salaires ne prenant pas en compte les impositions.
Le versement de l'IGR, désormais exigible, entraînera, sur des salaires déjà modestes, une perte brutale de revenu à laquelle il sera difficile de faire face. Un débrayage a déjà été organisé le 15 mars, à l'appel du syndicat UMT, avec le soutien de la FSU française, destiné à faire entendre auprès de l'administration française les exigences des salariés : une hausse du salaire compensant le prélèvement de l'IGR, à la suite d'une situation de fait dont l'employeur était entièrement responsable.
Le succès de ce débrayage dans plusieurs établissements français a dû incommoder certains responsables. Le proviseur du lycée Descartes à Rabat, en particulier, s'est illustré en agressant les grévistes et en se permettant d'arracher le mégaphone d'un militant, afin de faire taire les slogans et les chants.
Depuis, des travailleurs marocains ATOS des établissements français continuent d'exiger la satisfaction de leurs revendications salariales. Ils exigent en outre le respect du droit syndical et du droit de grève.
Deux nouvelles journées de grève ont eu lieu les 11 et 12 avril dans les établissements français du Maroc, réitérant les revendications des ATOS et exigeant une augmentation de salaire de 5 %, à titre de compensation. Comme l'ont scandé les manifestants " Tous, tous solidaires, pour régler l'IGR ".