Les projets des " présidentiables " en matière de santé : Mieux vaut être riche... surtout quand on est malade.19/04/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/04/une2020.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les projets des " présidentiables " en matière de santé : Mieux vaut être riche... surtout quand on est malade.

Un collectif de médecins a lancé une pétition contre les propositions de franchises sur les soins médicaux (sur les examens biologiques, les médicaments, les visites médicales et l'hospitalisation) défendues par Nicolas Sarkozy.

En effet cela signifierait l'obligation pour les malades de supporter des frais non remboursés, la prise en charge n'intervenant qu'au-delà d'un certain seuil. Le projet de l'UMP daté de novembre 2006 évoquait la possibilité d'un montant de 50 à 100 euros par an, une somme qui, pour les chômeurs et bien des travailleurs sous-payés, serait un poids réel.

On ne peut s'étonner que Sarkozy propose une mesure visant à faire payer plus cher aux classes populaires le droit aux soins et à en écarter tous ceux qui n'en ont pas les moyens financiers. Il s'agit, sous prétexte de combler le déficit de la Sécurité sociale, de prendre dans la poche des plus pauvres, accusés de dépenser trop pour se soigner. Cette riche idée est dans la " droite " ligne des mesures prises par les gouvernements depuis cinq ans, comme l'instauration du forfait de 1 euro par acte de soins ou de biologie et celui de 18 euros sur les actes supérieurs à 91 euros.

Bayrou ne se différencie pas de Sarkozy, puisqu'il parle de " responsabiliser " les patients, ce qui est une façon de rejeter la responsabilité du " trou " de la Sécurité sociale sur les salariés.Quant à Ségolène Royal, si elle a dénoncé la proposition de Sarkozy comme constituant " une grave menace pour l'égalité d'accès aux soins et pour l'assurance-maladie solidaire ", elle reste très discrète sur les problèmes de financement. Et c'est bien là le problème car, pour que tous dans les classes populaires aient réellement accès aux soins, il faudrait prendre dans les poches patronales.

Bien évidemment, ni Sarkozy ni Bayrou ne se prononcent pour l'arrêt des exonérations de cotisations de Sécurité sociale dont bénéficient les patrons. Mais Ségolène Royal non plus. Pourtant, en 2005, elles se sont montées à 21,1 milliards d'euros. Ces cadeaux s'élevaient déjà à 20,1 milliards d'euros l'année précédente, 15 milliards en 2000 et 5 milliards d'euros en 1994. Ces exonérations représentent aujourd'hui près de 9 % du total des cotisations perçues.

Alors la justice consisterait pour commencer à arrêter tous ces cadeaux au patronat plutôt que de faire payer toujours plus aux assurés salariés.

Partager