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- Lutte ouvrière n°2020
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Dans les entreprises
Caisses automatisées dans les supermarchés : Caissières licenciées, magasins déshumanisés.
Vendredi 13 avril, devant plus de soixante-dix supermarchés de différentes enseignes, la CFDT-services appelait à protester contre la mise en place de caisses automatiques. Celles-ci existent déjà dans certains magasins, mais les enseignes de la grande distribution étendent leur mise en place, menaçant les emplois des caissières.
Avec ce système, les clients doivent tout faire eux-mêmes : scanner les articles achetés devant les lecteurs de code-barre et payer par carte bancaire sur des bornes automatiques. Étant en général deux fois moins rapides qu'une caissière pour effectuer ces opérations, ce n'est pas ce système qui éliminera les queues aux caisses. Mais surtout, cela va déshumaniser encore plus les grandes surfaces. On peut craindre que, dans un avenir proche, il n'y ait plus dans les magasins que quelques vigiles pour dépister d'éventuels fraudeurs, et aucun personnel pour renseigner les clients ou les aider en cas de problèmes de fonctionnement des machines ou d'erreurs de prix. Cela risque aussi d'exclure tous ceux qui ne possèdent pas de cartes bancaires.
Bien que Carrefour, Auchan, Leclerc, etc. se défendent de vouloir licencier des caissières, le but de l'opération est quand même de faire des économies en diminuant le nombre d'emplois. Déjà, là où des caisses automatiques sont installées, il ne reste plus qu'une personne pour s'occuper de quatre caisses. Par exemple, chez Auchan, la CFDT craint que 4 300 emplois sur 13 000 soient menacés. Ces emplois peu qualifiés sont majoritairement occupés par des femmes, d'autant moins payées qu'on leur impose bien souvent de travailler à temps partiel, avec en plus une flexibilité des horaires contraignante. Si la mise en place de caisses automatiques se généralise, elles risquent fort de se retrouver carrément au chômage.
La bonne santé financière de ces grands groupes commerciaux n'est pas à démontrer. Ni leurs salariés ni leurs clients n'ont à faire les frais de leur volonté d'accroître encore leurs bénéfices.