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- Lutte ouvrière n°2018
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Dans les entreprises
Arkema - Pierre-Bénite (Rhône) : Une semaine de lutte contre les licenciements
Après une semaine de grève, les travailleurs d'Arkema à Pierre-Bénite ont décidé la reprise du travail, suite aux dernières négociations avec la direction.
Après avoir arrêté complètement la production lundi 26 mars, ils occupaient l'usine à l'appel de la CGT et de la CFDT, pour s'opposer au plan de restructuration de la direction qui prévoit l'arrêt de plusieurs productions et la suppression de 248 emplois, sans compter environ 130 travailleurs d'entreprises sous-traitantes.
Certains pourront peut-être bénéficier de mesures d'âge, mais ce seront quand même des emplois qui disparaîtront, des jeunes qui ne trouveront pas de travail. Et qu'adviendra-t-il de la grande majorité ? Comment penser qu'ils pourront facilement retrouver un emploi à proximité, alors que les suppressions d'emplois se succèdent dans les usines chimiques de la région ?
À cela, la direction n'a rien à répondre. Jeudi 29 mars, le " grand patron " d'Arkema, venu à Pierre-Bénite, a été copieusement hué et les grilles qui le séparaient des travailleurs ont été fortement secouées. Autant dire que lui et la brochette de cadres qui l'entouraient n'en menaient pas large. Mais devant la délégation de travailleurs qu'il a reçue, il a eu le culot de dire : " Que puis-je faire d'autre ? Donnez-moi des solutions ! " Un travailleur lui a répondu : " Avec ce que vous êtes payé, ce n'est quand même pas à moi de vous dire ce que vous devez faire ! " D'ailleurs le vote à bulletins secrets du vendredi 30, sur les prétendues propositions de la direction, a donné 87 % pour la continuation de la grève, malgré l'appel à la reprise de la CFDT.
Les grévistes sont aussi allés s'adresser à la population sur le marché de Pierre-Bénite, où ils ont pu constater combien la décision de la direction d'Arkema soulevait l'indignation, et ils ont reçu de multiples marques de sympathie. Ils ont eu le même accueil chaleureux devant des entreprises de la chimie touchées elles aussi par des restructurations, comme Ciba-Hunstmann ou Rhodia.
Lundi 2 avril, ce sont des dizaines de travailleurs venus des entreprises voisines (Rhodia, Huntsmann, SNCF, Renault-Trucks, communaux), mais aussi de nombreux sites Arkema, même éloignés, qui sont venus apporter leur soutien au rassemblement organisé devant l'usine.
L'après-midi, la direction a fait de nouvelles propositions, en acceptant de suspendre le projet, d'annuler le Comité central d'entreprise prévu le lendemain et de nommer des experts.
Elle n'a pas pour autant renoncé à son projet, mais pour les grévistes c'est quand même un recul. La majorité des présents a donc voté la reprise du travail pour le 3 avril au matin, tout en disant qu'il faudra remettre ça si la direction ne propose rien de satisfaisant.