Total respect de la loi... du milieu29/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2017.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Total respect de la loi... du milieu

Le patron de Total, de Margerie, a été mis en examen pour " corruption " à propos d'un contrat signé en 1997 avec la société pétrolière nationale iranienne en vue d'exploiter un gisement gazier.

Près de 60 millions d'euros auraient été versés par des dirigeants de Total sur deux comptes en Suisse pour des hommes ayant d'excellentes relations avec le pouvoir iranien - ce serait l'ancien président de la République islamique Rafsandjani et son fils - entre 1996 et 2003, en vue de s'assurer l'obtention d'une partie du marché du gaz iranien. Suite à cette procédure judiciaire, Total a réaffirmé " qu'il exerce ses activités dans le respect des lois et selon son code de conduite et ses valeurs, et ce quelles que soient la difficulté et la complexité de ses métiers ". Que le code de conduite et les valeurs de Total restent dans le cadre des lois, on peut faire confiance au service juridique de Total pour essayer de le démontrer. Car ces lois, en général, laissent suffisamment de créneaux pour justifier le pire.

De Margerie n'en est pas à sa première mise en examen. Lui qui fut responsable du secteur du Moyen-Orient chez Total, avait déjà été entendu en octobre par la justice pour une affaire similaire ayant trait cette fois-là à l'obtention de pétrole en Irak au moment où était pratiquée la politique dite " pétrole contre nourriture " sous Saddam Hussein. Et, en janvier, une enquête, où Total pourrait être impliquée, a été engagée encore et toujours pour corruption en rapport avec l'exploitation et la commercialisation du pétrole au Cameroun.

Dans ce monde de requins, arroser à coup de dizaines de millions d'euros ou de dollars ceux qui permettent de faire main basse sur des gisements d'énormes bénéfices, ce n'est somme toute que verser un généreux pourboire. C'est la pratique ordinaire de ces entreprises dans lesquelles l'opacité règne non seulement sur les pots-de-vin, mais sur l'ensemble des transactions et des affaires. Parfois se révèlent au grand jour les conséquences dévastatrices pour les hommes et l'environnement de cette avidité de profits, comme le rappelle le procès de l'Erika qui se déroule actuellement. Total qui, pour la seule année 2006, a battu tous les records en engrangeant 12, 6 milliards d'euros de profits, est expert dans l'utilisation des arguties juridiques pour minimiser sa responsabilité et débourser le moins possible pour dédommager ceux qui ne sont que... ses victimes.

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