- Accueil
- Lutte ouvrière n°2017
- SNCF Paris Sud-Est : Non au flicage des agents !
Dans les entreprises
SNCF Paris Sud-Est : Non au flicage des agents !
À l'occasion d'un changement de chef d'une équipe de l'unité de production SNCF de Melun (Transilien ligne D), des agents ont découvert un curieux document. Le nouveau chef avait noté par écrit sur un cahier des " observations " détaillées de son prédécesseur sur les membres de l'équipe.
Ces " appréciations " ne concernaient pas l'activité professionnelle des cheminots, mais leur " personnalité ", leur activité syndicale et même leur vie privée ! Plusieurs agents se voyaient attribuer toutes sortes d'épithètes méprisantes, voire insultantes.
La découverte de ce flicage en règle vient s'ajouter à toutes sortes de pressions et brimades exercées par les chefs sur consigne de la direction, par exemple des " contrôles sur le vif " (sic) qui consistent à épier les conducteurs au travers du hublot qui sépare la cabine du sas. Tout cela dans un contexte où les patrons ne savent quoi inventer pour augmenter la productivité et diminuer les temps de repos, alors que des problèmes et incidents concernant la sécurité se multiplient sur la ligne D.
Ce " rapport " a donc soulevé l'indignation générale, d'autant que cette affaire arrivait au moment des notations qui conditionnent dans une certaine mesure nos salaires et nos retraites. Cette année, sur l'établissement (secteur administratif SNCF), les notations avaient été effectuées " au mérite ", c'est-à-dire à la tête du client : presque tous ceux que la direction considère à tort ou à raison comme des contestataires ont été oubliés, quelle que soit leur ancienneté.
La réaction ne s'est pas fait attendre : d'abord un préavis de grève a contraint le chef d'établissement à revoir ses notations, ensuite une demande des comptes très directe au chef concerné et à ses collègues. Ainsi, un des chefs surpris à épier les agents, désormais surnommé " monsieur Hublot ", est devenu la risée générale. Plusieurs chefs ont été envoyés d'urgence en " formation " et en " congé ".
Face à la grogne, la direction essaie maintenant de tout mettre sur le dos du chef auteur du rapport en lui demandant de s'excuser personnellement auprès de chacun des agents insultés. Mais nous ne sommes pas dupes et avons montré que nous n'étions pas prêts à nous laisser ficher sans réagir. C'est à la direction, responsable de ces méthodes, de s'excuser publiquement et de s'engager à renoncer à ces pratiques.