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- Lutte ouvrière n°2017
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Leur société
Ségolène Royal contre la régularisation de tous les sans-papiers
Ségolène Royal répète, depuis le début de sa campagne, qu'il n'est pas pas question pour elle, si elle est élue, de régulariser les sans-papiers, reprenant les arguments de la droite qui feint de croire qu'une telle mesure provoquerait un " appel d'air ". Ce qui est démenti par les exemples des pays qui ont procédé à une telle régularisation.
Tout d'un coup, l'espace d'un instant, on a pu croire qu'elle revenait sur cette position lorsqu'elle déclara, à la suite de la rafle policière devant l'école maternelle de la rue Rampal à Paris 19e, que les enfants scolarisés en France devaient " pouvoir poursuivre leur scolarité ", concluant que " leurs parents (devaient) pouvoir rester sur le territoire " et ajoutant fort logiquement que " la régularisation doit suivre la scolarisation de l'enfant " (dans l'émission le Grand Jury-RTL-le Monde, du 25 mars).
Cette prise de position n'a tenu que quelques heures. La candidate socialiste a précipitamment cédé devant les remontrances de ses concurrents de droite, celles de Bayrou et celles des porte-parole de l'UMP.
Les porte-parole socialistes se sont précipités les uns après les autres pour rectifier. François Hollande a (re)précisé que le PS était " pour une régularisation sur la base de critères " et " qu'il ne voulait pas d'une régularisation globale ". Jean-Louis Bianco, qui est le directeur de campagne de Ségolène Royal, a indiqué que " la régularisation des parents doit pouvoir suivre la scolarisation en fonction d'un examen au cas par cas ". On n'en finirait pas de citer les propos de contrition des dirigeants socialistes et de Ségolène Royal, s'excusant platement d'avoir osé évoquer, le temps d'une émission, une mesure de justice. Pourtant, celle-ci était il n'y a pas si longtemps dans les programmes des candidats de gauche, y compris des candidats du Parti Socialiste.