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- Lutte ouvrière n°2017
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Dans les entreprises
Renault - Le Mans : La direction veut licencier pour l'exemple
Malgré une vive opposition du personnel, qui s'est traduite par des débrayages hebdomadaires depuis le 8 février, et deux jours de grève les 15 et 16 mars, la direction de Renault-Le Mans a obtenu la signature de tous les syndicats, sauf la CGT, sur son plan de flexibilité, qui ajoute encore à la dégradation de nos conditions de vie et de travail.
Mais obtenir des signatures est une chose, réussir à appliquer la flexibilité dans les faits, contre des travailleurs mobilisés, pourrait être une autre paire de manches. La direction veut donc faire peur.
En fin de semaine, cinq ouvriers ont reçu une lettre recommandée en vue d'un éventuel licenciement, avec mise à pied conservatoire immédiate. Dix autres travailleurs seraient menacés de sanctions plus ou moins lourdes. Le prétexte serait des insultes et des " actes inacceptables " vis-à-vis de l'encadrement. Quelle blague ! Durant les deux jours de grève des 15 et 16 mars, c'est la direction qui n'a pas arrêté d'enchaîner les provocations :
- ouverture d'une porte " pirate " par le stade qui jouxte l'usine pour faire rentrer le personnel non gréviste, alors que tous ceux qui voulaient travailler le pouvaient en passant par la porte principale.
- mobilisation des cadres en contre-piquets de grève, directeur en tête, avec casquettes renforcées, lunettes de protection, boucliers, à proximité des grévistes et sur la voie publique. À certains moments, ceux-ci se mettaient même en " formation de tortue romaine " avec leurs boucliers pour prendre des photos et invectiver les grévistes.
- utilisation d'une lance à incendie contre les grévistes.
- circulation de poids lourds à contre sens sur la rocade avec tous les risques que cela comporte.
Et après cela, ce sont les grévistes qui ont eu des " comportements de voyous ", comme ose le prétendre la direction dans sa propagande à l'intérieur comme à l'extérieur de l'usine ?
Avec cette attaque brutale, la direction veut intimider l'ensemble des travailleurs et faire en sorte que la lutte contre la flexibilité passe au second plan. Malgré sa propagande mensongère et ses tracts " qui peut cautionner la violence ? ", relayée d'ailleurs par les syndicats signataires de l'accord flexibilité, qui réclament eux aussi des sanctions contre les grévistes pour " assurer la sécurité dans l'usine ", plus de 350 travailleurs ont débrayé mardi 27 mars contre les licenciements et les sanctions. Les camarades menacés de licenciement étaient présents devant les portes lors des débrayages des différentes équipes, ce qui a permis de discuter avec eux. Dans les discussions, l'indignation et l'incompréhension dominaient.
La CGT a annoncé une nouvelle action vendredi 30 mars, date des convocations, avec un grand rassemblement devant la porte principale de l'usine. Il n'est pas question de laisser la direction licencier nos camarades.