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- Lutte ouvrière n°2017
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Peugeot-Citroën PSA - Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) : Pour les 300 euros, les grévistes tiennent bon
Mardi 27 mars, le dix-neuvième jour de grève a été voté par les 300 grévistes de l'usine Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois. Si certains ouvriers ont repris, d'autres s'y sont mis, en particulier parmi ceux qui étaient en arrêt maladie. La direction leur avait écrit qu'ils ne seraient pas payés !
Sur les revendications, la direction n'a toujours rien répondu depuis sa réunion bidon du 15 mars. Elle préfère perdre des voitures. Depuis le début de la grève le 28 février, elle a estimé ces pertes à près de12 000 véhicules, ce qui représente 33 % de la production habituelle. Evidemment, les grévistes ne travaillent pas, mais pour ceux qui travaillent, la cadence n'y est pas. Parmi eux, beaucoup reconnaissent la justesse des revendications et l'expriment lors des cortèges qui se succèdent tous les jours, dans les ateliers. Ce soutien s'exprime aussi par l'argent versé à la caisse des grévistes.
L'appel à un débrayage pour le mercredi 29 mars a été bien accueilli. Les grévistes ont aussi rendu visite aux ouvriers du sous-traitant Magnetto, atelier d'emboutissage installé sur le site même, mais bien séparé du reste de l'usine par des grilles. Ces derniers ont bien compris le sens de la visite puisque eux ont gagné 100 euros net d'augmentation mensuelle de salaire, après une grève de quatre jours en février.
Au tribunal aussi, la direction a perdu. Suite à la plainte de quatre syndicats de l'usine qui soutiennent la grève, les juges ont reconnu illégale l'embauche de travailleurs intérimaires sur les postes de grévistes. Ils ont condamné PSA à une astreinte de 5 000 euros pour toute utilisation future constatée.
Les collectes se multiplient et, enfin, du côté des grévistes, le moral est bon. La grève est conduite sous leur contrôle par un comité de grève nombreux qui se réunit deux fois par jour. Le nombre de grévistes se maintient. L'imagination est débordante pour proposer des actions qui renforcent le poids des grévistes. Entre autres actions, des délégations ont été organisées, dans les mairies où habitent les grévistes, pour réclamer des subventions. Ce ne serait que justice après toutes celles que les pouvoirs publics donnent généreusement aux patrons. Normal que les grévistes aient les leurs !
Plusieurs manifestations ont été organisées et elles ont été des succès. À Paris, le samedi 24 mars, la manifestation, partie de Barbès à République, a rassemblé plus d'un millier de personnes. Les grévistes et de nombreux travailleurs, de l'usine ou d'ailleurs, ont crié ensemble " Et un, et deux, et trois cents euros ", " Augmentez les salaires, embauchez les intérimaires ", " Laissez partir les anciens, embauchez les jeunes ", " Les profits pour les salaires, pas pour les actionnaires ".
Lundi 26 mars, c'était au ministère du Travail à Paris que les 300 grévistes ont exprimé leurs revendications. Mardi 27 mars, c'était à Aulnay même.
La solidarité dans la lutte commence à s'exprimer : ce mardi 27, la quasi-totalité des travailleurs de l'usine du sous-traitant LEAR de Lagny-le-Sec dans l'Oise, fabricant exclusif des sièges pour l'usine PSA d'Aulnay, se sont aussi mis en grève. Eux aussi revendiquent des augmentations de salaires et refusent le 1,9 % accordé. Et après une demi-journée de grève, la direction d'Aulnay a déjà fait stocker des voitures... sans sièges !