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PAM (Port autonome de Marseille) : Les travailleurs du port veulent des garanties pour l'avenir
Mardi 27 mars, au quatorzième jour de grève, les agents des bassins ouest du Port autonome de Marseille (le PAM), ont voté avec ensemble la poursuite de la grève car ils continuent de s'interroger sur les intentions des gestionnaires et du patronat local.
La grève, commencée mercredi 14 mars, à l'appel de la CGT, a été déclenchée par la décision de Gaz de France concernant le travail sur le nouveau terminal gazier qu'elle installe à Fos-Cavaou à l'intérieur du port. Il doit, à partir de 2008 recevoir les navires méthaniers, en provenance d'Égypte, chargés de gaz naturel. GDF a prévu de faire brancher et débrancher les conduites de gaz entre les méthaniers et l'usine par son propre personnel, en expliquant que c'est nécessaire pour des raisons de sécurité, car il faut réchauffer d'abord le gaz liquéfié.
Depuis 35 ans ce sont en effet des agents GDF qui assurent ce travail pour le premier terminal de GDF, le terminal du Tonkin à Fos. Mais depuis, GDF est devenu une société de droit privé.
Les agents du Port autonome demandent à effectuer eux-mêmes ces opérations selon un cahier des charges, quitte à suivre d'abord une formation adéquate. Ils redoutent que les compagnies pétrolières suivent l'exemple de GdF. Ils craignent aussi de voir peu à peu les travaux du Port autonome remis à des entreprises privées car il est en effet question de leur attribuer ces travaux par délégation de service public.
Sur l'ensemble des bassins, de Marseille à Fos, le PAM emploie 1 500 travailleurs dont 228 sont affectés au secteur pétrolier de Fos-Lavéra. Le pétrole arrivant à Fos-Lavéra, 50 millions de tonnes de brut en 2006, alimente quatre raffineries proches et, par pipe-lines, celles de Feyzin, de Reichstett, de Karlsruhe en Allemagne et Cressier en Suisse.
Les employés du PAM voient que l'État depuis des années est peu soucieux d'investir dans les installations du port qui sont laissées à l'abandon. Ainsi, nombre de bornes électriques sont désormais hors d'usage. Les électriciens qui installent le courant de terre sur les navires à quai se voient contraints de faire courir de dangereuses longueurs de câbles le long des quais. Il en est de même pour la plupart des installations.
La grève s'était étendue à tous les bassins du port avant que, dans un geste pour faciliter les négociations, la CGT demande de reprendre le travail pour les marchandises et conteneurs. Le trafic passagers n'a jamais été concerné. Le trafic des hydrocarbures est paralysé depuis 15 jours à Fos et Lavéra. Une cinquantaine de navires attendent en rade d'être déchargés.
Le patronat local, l'UPE13 (Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône) et les patrons des industries pétrolières, se sont employés à crier à la catastrophe et à " la politique de la terre brûlée de la CGT ". Le préfet leur a d'emblée promis de recourir à des réquisitions si les stations service se retrouvaient à sec. En fait elles disposent encore de stocks pour plusieurs jours, même si les raffineries ont dû ralentir leur production.
Lors de la rencontre du lundi 26, le PAM promettait de créer de nouveaux emplois sur le Port. Mais les travailleurs se méfient d'un texte qui ne comporte qu'un accord sur le principe d'une charte de l'emploi portuaire, assorti d'exemples d'ouvertures éventuelles de nouveaux trafics : pas vraiment de quoi être rassuré pour l'avenir !