L'Iran et les grandes puissances : La paille et la poutre29/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2017.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

L'Iran et les grandes puissances : La paille et la poutre

Samedi 24 mars le Conseil de sécurité de l'ONU, composé des représentants des États-Unis, de la France, de la Russie, de la Grande-Bretagne et de la Chine, a voté de nouvelles sanctions contre l'Iran.

Il s'agit, une fois de plus depuis 2003, de contraindre l'Iran à cesser de développer une technologie nucléaire. Dans ses attendus, le vote du Conseil de sécurité ne fait référence qu'au traité de non-prolifération nucléaire, traité qui réserve cette technologie aux pays qui la détiennent depuis 1967 et qui sont, justement, les membres du Conseil. Mais les politiciens des grandes puissances, en dehors de l'enceinte feutrée de l'ONU, usent d'autres arguments.

Les représentants des grandes puissances invoquent le danger que représente la dissémination d'armes nucléaires à travers le monde. Or non seulement c'est eux qui les détiennent quasi exclusivement, mais ils ont laissé leurs alliés, Israël, le Pakistan, l'Inde, se doter de l'arme nucléaire.

Ils prétendent qu'il est honteux de fournir les bases de cette technologie à l'Iran. Mais ce sont les grandes puissances, spécialement la France et les États-Unis, qui l'ont vendue à l'Iran, comme d'ailleurs à l'Irak, lorsque ces pays étaient leurs alliés.

Les dirigeants occidentaux disent qu'on ne peut pas confier de tels moyens de destruction à un pays comme l'Iran. Mais les seuls à avoir utilisé la bombe atomique jusqu'à présent sont les États-Unis, qui ont détruit Hiroshima et Nagasaki en 1945. De plus, tous les autres se sont livrés à des tirs d'essai en plein air et, pour ce qui concerne la France, encore à des tirs souterrains en 1995.

Tous affirment que le pétrole viendra à manquer et qu'il faut donc développer des technologies alternatives, dont le nucléaire, mais voudraient en priver l'Iran. Ils mettent en avant le fait que l'Iran est une dictature (ce qui est incontestable), mais en fait ce qu'ils lui reprochent c'est de ne plus être une dictature qu'ils contrôlent.

La Grande-Bretagne proteste parce que quinze soldats britanniques sont prisonniers en Iran. Mais s'ils se trouvaient sur la frontière entre l'Iran et l'Irak, c'est en tant que soldats d'une coalition qui occupe l'Irak et qui y a provoqué un chaos indescriptible.

Alors, quelles que soient les intentions des dirigeants iraniens, quels que soient leurs surenchères et leurs discours souvent plus que douteux, les représentants des grandes puissances sont vraiment mal placés pour lui faire des leçons de morale !

Partager