Les "jeunes patrons" et les aides aux entreprises29/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2017.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les "jeunes patrons" et les aides aux entreprises

Les cadeaux de l'État aux patrons, une preuve de sa compassion pour les salariés ?

Le Centre des jeunes dirigeants d'entreprises, le CJD, s'est penché sur les aides aux entreprises et a envoyé aux trois candidats supposés présidentiables un rapport sur leurs souhaits concernant la réorientation des aides.

Les jeunes patrons avouent : " La tentation nous est venue de proposer de les supprimer toutes. " Mais cette tentation-là, ils l'ont étouffée dans l'oeuf ! Ils proposent simplement " de ne plus considérer comme "aide aux entreprises" les allégements de charges sur les bas salaires ". Car ils contestent que ces 25 milliards d'euros soient des " aides pour les entreprises " puisque " ce n'est pas une somme qui entre dans leur poche mais simplement qui n'en sort pas " ! Le CDJ considère qu'il s'agit plutôt " d'une aide directe au revenu " des salariés, permettant de " maintenir leur pouvoir d'achat et de consolider leurs emplois, sans mettre trop en péril la compétitivité des entreprises ". C'est ainsi, écrit-il, que " les responsables s'en sont beaucoup servis pour montrer leur compassion à l'égard des salariés en difficulté et leur souci de les protéger des "méfaits" de la mondialisation ". Il n'y a que les travailleurs qui ne s'étaient pas rendu compte de cette " compassion ".

Puisque, selon lui, ce sont " des aides sociales ", le CJD propose donc simplement de réorienter ces aides et surtout pas de les supprimer. Les patrons continueront donc à en bénéficier et il ne sera pas dit que ceux du CJD manquent de compassion bien orientée... vers eux-mêmes !

Le CJD n'en maintient pas moins que, selon lui, " les apports d'argent frais " sont plus efficaces " pour le développement des entreprises ". Il faudrait donc consacrer 20 milliards par an, 100 milliards sur cinq ans, à l'innovation, à la recherche-développement, à la formation, à la création d'entreprises, essentiellement en faveur des PME. Bref, il faudrait doubler voire tripler les aides accordées aux PME pour qu'elles deviennent plus grandes.

Les jeunes patrons aux dents longues considèrent donc que l'argent public serait mieux employé s'il y en avait encore davantage dans leurs propres poches !

Mais l'intérêt de la population laborieuse serait que l'État cesse de distribuer ainsi l'argent public à fonds perdus et qu'il utilise les 65 milliards qu'il pourrait ainsi économiser chaque année pour embaucher lui-même directement, avec des salaires corrects, dans les services publics qui en ont bien besoin, et pour créer un grand service public du logement afin de construire immédiatement les centaines de milliers de logements qui manquent.

Mais quel que soit celui ou celle qui siégera demain à la tête du pays, il sera plus enclin à céder aux jérémiades des patrons, jeunes ou moins jeunes, petits ou grands, qu'à prendre les mesures indispensables à l'amélioration de la vie des classes populaires. À moins que les travailleurs ne se fassent entendre haut et fort !

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