Lajous (Euralcom France) - Compiègne : En grève pour les salaires29/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2017.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lajous (Euralcom France) - Compiègne : En grève pour les salaires

Les travailleurs de l'usine Lajous Industries, à Compiègne, un équipementier automobile qui appartient au groupe Euralcom, étaient en grève le mardi 27 mars pour réclamer une augmentation de salaire.

Dans cette usine d'un peu moins de 500 salariés, comme dans l'ensemble de celles du groupe Euralcom France, les salaires sont bloqués depuis des années. La direction avait à l'époque justifié ce blocage par les " difficultés " du marché et la nécessité de " remonter la pente ".

En 2006, la direction décidait d'engager un plan dit social : 76 départs " volontaires " et le licenciement de tous les intérimaires. Elle faisait alors planer la menace d'une délocalisation en Pologne.

À chaque fois, il n'est question que des efforts à fournir par les travailleurs. Avec des menaces plus ou moins ouvertes de licenciements, de fermetures, la direction tente de faire avaler chaque mauvais coup, comme le déplacement de travailleurs des équipes de week-end à celles de semaine, ou celui des travailleurs de nuit en 2 x 8 (avec pour certains une perte de 500 euros).

Bien entendu, les travailleurs n'ont aucun moyen de savoir ce qu'il en est réellement, quel est le bilan réel de l'usine, celui du groupe Euralcom France ou celui de l'ensemble du groupe Euralcom.

Récemment, la direction a expliqué qu'il y avait de nouveau davantage de commandes et qu'il lui faudrait reprendre des intérimaires. Mais, soufflant le chaud et le froid, elle a aussitôt déclaré qu'il fallait s'attendre tout de même à un nouveau plan en septembre et qu'elle cherchait un repreneur.

Euralcom n'est pas une petite entreprise en péril, c'est un groupe possédant des usines dans plusieurs pays en Europe. Quant à ce repreneur, ce serait la banque américaine Morgan Stanley, qui a fait 2,7 milliards de dollars de bénéfices, en hausse de 70 % sur un an, d'après le journal Les Echos du 21 mars. Dans un cas comme dans l'autre, de l'argent il y en a pour augmenter les salaires et embaucher les intérimaires.

Quand la direction a annoncé, le 15 mars dernier, lors des négociations salariales, qu'il n'y aurait aucune augmentation, des travailleurs ont pensé qu'ils avaient été trop " patients ". Le 21 mars, ils ont débrayé. La CGT réclamait une augmentation de 100 euros net du salaire et de 5 % des primes. À l'annonce des 20 euros brut proposés par le directeur, les ouvriers se mirent en grève le lundi 26 mars pour un minimum de 50 euros net.

" Nous n'avons pas de stocks et nous nous mettons en péril car nos clients attendent pour valider leurs commandes ", a déclaré le directeur de l'usine Lajous-Euralcom, le 26 mars. Un aveu qui ne peut qu'encourager les grévistes à continuer, tout comme le fait que, parmi les " clients ", il y a Citroën où justement les ouvriers se sont mis en grève depuis plusieurs semaines pour 300 euros d'augmentation.

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