Bayrou à Mayotte : Dans la ligne de Sarkozy29/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2017.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bayrou à Mayotte : Dans la ligne de Sarkozy

À l'occasion d'un voyage à la Réunion et à Mayotte, Bayrou s'est autorisé un petit couplet xénophobe et méprisant, dont il espère sans doute quelques retombées électorales. Il veut remettre en question le " droit du sol " pour certains territoires d'outre-mer. Il se dit " favorable à ce que la nationalité ne soit plus automatique dès que l'on est venu à Mayotte ou en Guyane seulement pour accoucher sur le territoire national ".

Bayrou s'est ainsi fait l'écho de Baroin, qui était ministre UMP de l'Outre-mer avant de succéder récemment à Sarkozy au ministère de l'Intérieur, et des élus UMP de l'île de la Réunion qui, en septembre 2005, avaient tenu des propos du même acabit. Baroin envisageait lui aussi la remise en cause du " droit du sol ". La mesure visait les cas de femmes comoriennes qui réussissaient à accoucher à Mayotte. Si elles réussissaient à faire reconnaître leur enfant par des habitants de l'île, donc des Français, l'enfant et la mère pouvaient bénéficier du droit de vivre sur un territoire français. Le fait est amplifié et exploité par des démagogues locaux, émules de nos démagogues nationaux.

Ce " droit du sol ", qui permet à un étranger né sur le territoire national d'acquérir la nationalité française à sa majorité, n'est plus automatique depuis 1993 et la loi Pasqua. Il faut désormais que le jeune fasse la demande de nationalité en temps voulu et en suivant la procédure.

Les habitants des trois îles indépendantes de l'archipel des Comores dans l'Océan indien connaissent une situation extrêmement difficile. Au point que, pour fuir la misère, certains tentent de rejoindre Mayotte, la quatrième île de l'archipel, restée française. Une fois là, ils espèrent gagner la métropole.

Ces propos, bien calibrés, bien calculés, arrivent à point pour s'inscrire dans une situation où les candidats sont prêts à faire feu de tout bois, y compris le plus pourri, pour récupérer des suffrages.

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