Affaire Elf : Tarallo condamné... mais pas sanctionné29/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2017.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Affaire Elf : Tarallo condamné... mais pas sanctionné

André Tarallo est un de ces personnages qui ont défrayé la chronique judiciaire dans l'affaire Elf.

Impliquant l'entreprise d'extraction et de distribution du pétrole Elf-Aquitaine (société d'État dont les principaux dirigeants étaient nommés par le gouvernement), cette affaire éclata en 1994 à la suite d'une enquête de la Commission des opérations boursières, qui révéla un vaste réseau de corruption... aux dépens des fonds publics. Ce fut même, dit-on, la plus grave affaire de détournement de fonds publics jamais jugée en France, véritable " casse du siècle " français.

Ancien responsable de la compagnie pétrolière pour l'Afrique, Tarallo a été au coeur de tous ces coups tordus pour s'assurer le contrôle des puits de pétrole africains : coups d'État, guerres civiles et régionales, détournements de fonds, corruption généralisée des appareils d'État africains et des partis politiques français.

Ce serviteur de la bourgeoisie française avait finalement été condamné à deux millions d'euros d'amende et à une peine de prison de quatre ans en 2004, portée à sept ans en 2005.

La prison, il y est entré au lendemain de sa première condamnation, mais pas pour longtemps. Au bout de quelques jours, il en sortait " pour raisons médicales ". Et même l'aggravation de sa peine ne l'y a pas renvoyé.

Quant à l'amende, elle n'a toujours pas été versée. Cela s'explique par le fait que le responsable de l'exécution des peines d'amende n'est pas la justice, mais le Trésor public. Tous ceux à qui le même Trésor public inflige des pénalités, parfois lourdes au regard de leurs revenus, pour le moindre retard dans le paiement d'un impôt ou d'une amende, apprécieront son détachement quand il s'agit de deux millions d'euros dus par ce qu'on appelle un grand commis de l'État.

Le procès Elf est présenté comme un modèle pour la rigueur de l'instruction et la sévérité des sanctions. Le plus exemplaire reste pourtant la manière dont Tarallo, condamné et recondamné, a été dispensé de toute sanction. Et le fait que ses co-inculpés, qui occupaient des postes bien plus importants, s'en sont sortis à bien meilleur compte encore que lui !

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