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- Lutte ouvrière n°2016
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Dans les entreprises
Visteon - Charleville-Mézières (Ardennes) : Non au chantage à l'emploi
La direction de l'usine Visteon de Charleville-Mézières voudrait imposer aux salariés de renoncer à la moitié de leurs jours de RTT de 2007, soit 10,5 jours sur 21. Elle propose en échange une augmentation de 2,62 %, qui correspond à peine à la moitié de ce qu'elle devrait verser. Cette proposition est assortie d'un chantage : rendre les jours de RTT serait le seul moyen d'emporter un important marché de climatiseurs, qui éviterait la suppression de 250 à 300 emplois sur le millier que compte le site.
Depuis plusieurs semaines, une forte pression est exercée pour que les travailleurs acceptent cette solution. Le 12 mars, la direction organisait un vote. La lettre par laquelle elle l'annonçait était sans ambiguïté et se terminait ainsi : " Le choix nous est donné de décider de l'avenir du site de Charleville, et donc de notre futur. Je vous invite à réfléchir longuement et posément sur les conséquences de votre choix. Votez OUI pour votre avenir. " La CFTC et FO ont appelé à voter non, tandis que la CFDT et la CGC faisaient campagne comme la direction en faveur de l'accord. La CGT, elle, s'est abstenue. Mais, malgré la campagne conjointe de la direction et de deux syndicats, les résultats n'ont pas été ceux escomptés par Visteon : l'accord a été repoussé par 52 % des travailleurs.
Cela n'a pas empêché la direction de revenir à la charge. Les jours suivants, des cadres faisaient circuler une pétition remettant en cause les résultats de la consultation. Cela a permis au directeur d'annoncer qu'un nouveau vote allait avoir lieu.
La direction a beau s'acharner, les travailleurs n'ont aucune raison d'accepter de lui faire un cadeau. Pour préserver des emplois, il faut prendre sur les 60 millions d'euros de bénéfices réalisés par Visteon, et pas dans les jours de repos des salariés.