La ligne nouvelle du TGV-Est de Paris à Baudrecourt (il manque encore 100 km pour aller jusqu'à Strasbourg) a été inaugurée le 15 mars en grande pompe. Un gigantesque feu d'artifice s'est allumé tout le long des 300 kilomètres de voies déjà construites.

La mise en service est prévue pour le 10 juin. Reims ne sera plus qu'à 45 minutes de Paris (moitié moins qu'aujourd'hui) et Strasbourg à 2 h 20 (soit 1 h 40 de gagné). C'est évidemment une prouesse technique, avec des trains qui devraient rouler à 320 km/h.

Malheureusement, les tarifs aussi devraient exploser. Ainsi un Paris-Reims devrait passer de 22,1 euros actuellement à 28 euros en période dite normale et à 36 euros en période de pointe, évidemment les périodes les plus demandées. Un Paris-Strasbourg passerait de 46,2 euros à 63 euros en période normale et à 79 euros en période de pointe, ce qui fait dans ce dernier cas 71 % d'augmentation. La SNCF n'y va pas avec le dos de la cuillère !

Des élus régionaux protestent, d'autant plus que les collectivités locales (régions, départements, villes) ont participé pour 23 % aux 3 milliards d'euros de dépenses. Une région menace même de se retirer du financement du dernier tronçon. Les usagers des régions de l'Est paieront en effet deux fois : une fois en prenant le TGV, une autre fois par la hausse prévisible des impôts locaux.

Ajoutons à cela que des trains traditionnels vont être supprimés, de même que des arrêts à certaines gares. Pour certains voyageurs, l'arrivée du TGV-Est va donc se traduire en fait par un gros recul. Et ils n'auront même pas le choix, contrairement à ce qui se passe lorsqu'une autoroute est construite, car dans ce cas les routes préexistantes ne sont pas démolies !