Sécurité sociale : Baisse du déficit sur le dos des assurés22/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2016.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale : Baisse du déficit sur le dos des assurés

Xavier Bertrand, le ministre de la Santé, s'est félicité dimanche 18 mars d'avoir réduit le " trou " de la Sécu de 25 % depuis 2004. Il ne serait même que de 8,7 milliards d'euros, au lieu des 9,8 annoncés. À en croire le ministre, les rentrées (CSG, cotisations sociales) auraient augmenté d'un milliard d'euros (sur un total de 300), du fait de la prétendue baisse du chômage. Explication d'autant plus douteuse que, si les salaires sont loin d'augmenter au même rythme que le coût de la vie, ils progressent cependant un peu, et les cotisations sociales avec.

Mais Xavier Bertrand est moins bavard sur la baisse des dépenses, dont les assurés font les frais. Depuis des années toute la politique gouvernementale vise à faire payer aux malades ce qui était jusqu'alors pris en charge par l'assurance-maladie. Il y a eu les déremboursements successifs de médicaments (84 à l'été 2003, puis 156 en mars 2006), l'instauration du forfait d'un euro sur les consultations fin 2004, et de celui de 18 euros en septembre 2006 sur les actes médicaux dépassant 91 euros à l'hôpital ou dans les cliniques privées. Le forfait hospitalier, quant à lui, est passé à 16 euros au 1er janvier 2007. C'est enfin la chasse systématique aux arrêts de travail, qui doivent être moins nombreux et plus courts.

La toute dernière mesure concerne l'augmentation d'un euro du tarif de la consultation chez un généraliste, qui passera le 1er juillet à 22 euros, une autre augmentation d'un euro étant envisagée en 2008, si des " économies " sont encore réalisées sur les arrêts de travail et les prescriptions de certains médicaments.

Alors, la baisse du déficit de la Sécurité sociale, ce sont les assurés qui en font les frais, en payant plus et en étant moins bien remboursés. Pour Xavier Bertrand, la Sécurité sociale va peut-être un peu mieux mais, pour les malades, la conséquence de ce " mieux " c'est un déficit de soins qui se creuse.

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