Sanmina - Tourlaville (Manche) : Le débrayage pour l'emploi et les salaires22/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2016.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanmina - Tourlaville (Manche) : Le débrayage pour l'emploi et les salaires

L'usine de Tourlaville est un ancien site Alcatel, vendu en 2002 au groupe américain Sanmina, n° 2 mondial de la sous-traitance électronique. Elle tourne à plein régime, au point que, depuis deux ans, nous sommes plus de 460 à travailler en permanence, en comptant les 160 intérimaires. Et malgré cela, une partie de la production a été envoyée en Thaïlande. Pour justifier l'absence d'embauches, la direction met en avant la délocalisation prochaine d'une autre partie de la production, toujours vers la Thaïlande.

Et voilà qu'en février, la direction centrale de Sanmina Corporate envoie un courrier à la direction locale, lui réclamant 900 000 euros au titre de " pertes ", parce que la délocalisation n'a pas été assez rapide. Des pertes qui n'existent que dans son imagination, car l'usine de Tourlaville est plus que rentable. Ainsi, les bénéfices de l'année 2005 se montaient à 13 millions d'euros, soit 3,25 fois plus que l'année précédente ! Si les primes de résultat avaient suivi ce rythme, les salariés auraient pu toucher l'équivalent d'une augmentation mensuelle de 250 euros...

Mais au rayon salaire, justement, la direction a annoncé cette année qu'il n'y aurait rien : ni augmentation, ni intéressement, ni participation. Quant au rayon emplois, elle envisage d'en supprimer, au cas où la délocalisation n'aurait pas lieu. Elle cherchait visiblement à contraindre les délégués à avaliser ses projets. En fait, lors du débrayage organisé mardi 13 mars, nous étions plus d'une centaine rassemblés devant les grilles : soit la quasi-totalité des salariés en CDI embauchant à cette heure-là. Cela ne s'était pas vu depuis longtemps. Le DRH, qui avait la veille donné rendez-vous à l'encadrement pour faire un " contre-bouchon " et faciliter l'entrée dans l'usine, s'est retrouvé tout seul... les cadres présents débrayant avec nous !

Le lendemain, dans une réunion avec ces derniers, la direction a précisé avoir investi 1,6 million d'euros ces deux dernières années. C'est selon elle la preuve que l'usine n'est pas près de fermer. Pour nous, c'est la preuve que, Thaïlande ou pas, le patron a les moyens de maintenir l'emploi et les salaires.

Partager