Peugeot Citroën PSA Usine d'Aulnay-sous-Bois (93) : Pour les 300 euros, la grève continue22/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2016.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot Citroën PSA Usine d'Aulnay-sous-Bois (93) : Pour les 300 euros, la grève continue

La grève à l'usine Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois est entrée dans sa quatrième semaine. Lundi 19 mars, c'est à l'unanimité que les 250 grévistes présents ont voté la poursuite du mouvement, qui continue à être dirigé par son comité de grève et est soutenu par cinq des syndicats de l'usine.

À ce jour, la direction refuse toujours de discuter des salaires ; elle a bien organisé une réunion jeudi 15 mars, mais elle y avait aussi invité les syndicats qui ne sont pas dans la grève, et par contre avait refusé de recevoir les dix représentants du comité de grève. Lundi 19, elle a même annulé la réunion de délégués du personnel au prétexte... qu'il n'y avait aucune question ! ! !

La direction essaie de faire tourner les deux chaînes de montage en faisant venir des ouvriers d'autres usines du groupe (quelques dizaines). Mais parmi ceux qui sont venus, plusieurs sont repartis quand les grévistes ont expliqué le rôle que la direction voulait leur faire jouer. À Mulhouse, des militants CGT avaient prévu d'aller sur le quai de la gare convaincre les ouvriers prêts à partir pour Aulnay, mais il n'y avait personne. La direction avait préféré renoncer. Elle tente aussi de faire peur en envoyant un deuxième courrier précisant ce que chacun a perdu sur sa paye.

Par contre, du côté des grévistes, le moral est bon. La grève est conduite sous leur contrôle. Plus de 530 cartes de grévistes ont été délivrées. Les actions proposées par le comité de grève sont bien organisées et suivies.

Tous les jours, à la prise d'équipe, le journal de grève informe, répond aux arguments de la direction. Les grévistes continuent de discuter avec ceux qui sont au travail et leur ont proposé de les soutenir en signant une pétition et en versant un soutien financier. Les nombreux soutiens montrent que la grève est populaire. Des débrayages ont aussi montré le soutien de travailleurs du groupe comme à Sochaux, Trémery, Borny, Mulhouse et Charleville (après ceux de Saint-Ouen et Poissy, la semaine précédente).

Le mouvement cherche aussi à populariser ses revendications à l'extérieur, vers les travailleurs de la région ou lors de manifestations diverses comme une pièce de théâtre de la Compagnie Jolie Môme ou lors de la grève des agents de la RATP ou des enseignants le mardi 20 mars. Lors d'une visite à une assemblée de militants CGT des impôts, les grévistes ont rencontré des travailleurs exprimant leur satisfaction de voir que le privé pose comme eux le problème des salaires et qui ont apporté un bon soutien financier. Vendredi 16 mars trois cents grévistes sont allés manifester devant le tribunal de Bobigny pendant que la direction s'expliquait devant les juges pour avoir embauché des intérimaires sur les postes des grévistes. Enfin le week-end, plusieurs groupes de grévistes sont allés sur les marchés pour faire connaître leurs revendications. Une manifestation est prévue samedi 24 mars à 14 h 30 à Barbès, un quartier populaire de Paris, pour que la solidarité puisse s'exprimer envers des revendications... qui sont bien celles de tout le monde ouvrier.

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