La mobilisation contre l'expulsion des 23 travailleurs maliens de Montfort-sur-Meu continue. Elle bénéficie d'un réel soutien de la population, choquée de l'attitude de la police et de la justice envers ces travailleurs connus et appréciés de tous.

Les témoignages sur le traitement réservé à ces travailleurs immigrés, en partie repris par la presse, permettent de connaître les brimades que les pouvoirs publics préfèrent voir rester dans l'ombre. La compagne enceinte d'un travailleur déjà expulsé à Bamako a aussi raconté son passage au tribunal : " Lorsque j'ai parlé de ma grossesse au magistrat, il ne m'a même pas regardée. Il a juste dit que, étant donné que l'enfant n'est pas né, on ne peut pas considérer que Sidy est le père ! "

Lors du pique-nique de soutien de samedi 17 mars, plusieurs intervenants ont raconté les obstacles qu'ils rencontraient pour rendre visite à ces travailleurs détenus dans les centres de rétention. " Il faut faire la queue une bonne demi-heure pour en rencontrer un, et un seul, et il faut recommencer pour en voir un autre, car il n'est possible de les rencontrer qu'un par un. "

Ceux qui ont pu les rencontrer ont fait part de l'émotion de ceux qui ont été placés en centre de rétention, près de Paris, touchés par l'élan de sympathie et la mobilisation qu'ils n'osaient espérer.

La réprobation est d'autant plus forte que, comme le disent certains, " si ces personnes d'origine malienne, toutes titulaires d'un contrat de travail en règle depuis cinq ans, insérées dans la vie locale, parlant le français, ne sont pas régularisées, alors personne en France ne le sera ! "