Irak : Quatre années d'occupation américaine22/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2016.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak : Quatre années d'occupation américaine

Le quatrième anniversaire de l'invasion de l'Irak par les États-Unis, lancée le 20 mars 2003, a été marqué par d'importantes manifestations aux États-Unis. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes du pays. Mais de nombreuses manifestations ont aussi eu lieu ailleurs dans le monde, notamment dans des États dont certains s'étaient associés à l'intervention.

L'administration Bush n'en garde pas moins le cap et n'envisage toujours pas de retirer ses troupes d'Irak. Un nouveau contingent de 20 000 soldats américains a même été envoyé notamment dans la région de Bagdad, sans que cela empêche les attentats qui ensanglantent la capitale irakienne de se poursuivre. Ils se sont même intensifiés le jour anniversaire de l'invasion.

Au fond, les véritables motifs de l'intervention des États-Unis étaient l'appétit des compagnies américaines, en particulier pétrolières, et le renforcement de leur domination au Moyen-Orient. Bush inventa la menace imaginaire d'" armes de destruction massive " entre les mains de Saddam Hussein pour la justifier. C'est sous ce prétexte que les États-Unis se lancèrent dans cette guerre, en y entraînant certains de leurs alliés, à commencer par la Grande-Bretagne.

Quatre ans après, les États-Unis ont effectivement abattu le régime de Saddam Hussein et l'ont remplacé par un régime à leurs ordres. Le 20 mars encore, un ancien haut responsable de l'ancien pouvoir, Taha Yassine Ramadan, a été pendu. Mais le peuple irakien, déjà fortement éprouvé par des années de guerre, de bombardements et d'embargo économique, a vu sa situation s'aggraver encore.

La population irakienne est désormais plongée dans un véritable chaos. L'invasion a brisé les canaux qui assuraient son existence quotidienne. Les différentes factions, chiites ou sunnites, s'opposent, les armes à la main, aux troupes d'occupation ou se disputent entre elles des zones d'influence, faisant chaque jour des dizaines de morts.

Malgré le désaveu électoral de sa politique, en novembre dernier, avec le succès des Démocrates, Bush continue à assurer à la population américaine qu'avec encore un peu de patience la situation va s'éclaircir. L'intervention se poursuit donc, avec chaque jour son lot de souffrances, de destructions et de morts, irakiens mais aussi américains. En fait, les dirigeants des États-Unis ont besoin de temps pour tenter de sortir de l'impasse dans laquelle ils se trouvent.

Ainsi le 10 mars s'est tenue une conférence régionale, avec la participation de la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice, à laquelle participaient bien sûr les représentants du gouvernement irakien, mais aussi de la Syrie et de l'Iran. Les États-Unis tentent de vérifier si ces deux États, qu'ils accusent régulièrement de représenter " l'axe du mal " dans la région, peuvent collaborer avec eux pour stabiliser la situation en Irak.

Cependant, si les régimes syrien et iranien y seraient certainement prêts, ils demanderont évidemment des contreparties que pour le moment les États-Unis ne sont pas prêts à concéder. D'autant plus qu'ils ne veulent évidemment pas quitter vraiment la région. Le secrétaire d'État à la Défense, Robert Gates, a fait savoir que les États-Unis souhaitent conserver en Irak les bases militaires implantées depuis la guerre, et évidemment ils veulent pouvoir garder le contrôle des champs pétroliers.

Alors, tout indique que cet anniversaire de l'invasion de l'Irak ne sera malheureusement pas le dernier, et la population irakienne n'a pas fini de supporter tout le poids de la domination impérialiste et du chaos qu'elle entraîne.

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