Grève des enseignants : Contre les suppressions de postes et la baisse du pouvoir d'achat22/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2016.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grève des enseignants : Contre les suppressions de postes et la baisse du pouvoir d'achat

Le mardi 20 mars a été, pour les enseignants des collèges et des lycées, une journée de grève et de manifestations. Depuis la rentrée scolaire de septembre 2006, c'était la quatrième journée d'action des enseignants, y compris leur participation importante à la grève des travailleurs de la fonction publique, le 8 février.

Comme les autres salariés, les enseignants ont vu leur pouvoir d'achat diminuer, jusqu'à 20 ou 25 % en vingt-cinq ans. Un volet du récent décret pris par le ministre Robien pénalise encore des dizaines de milliers d'entre eux par la suppression d'heures de " décharge " correspondant en fait à une partie de leur rémunération. Ce décret prive également les élèves de nombreuses heures de demi-groupes, d'options, de soutien scolaire, de ces souplesses d'emploi du temps qui permettaient parfois de compenser des manques du système scolaire et d'aider au rattrapage des jeunes en difficulté. L'application du décret rendra par exemple plus aléatoire l'existence d'associations sportives dans le cadre scolaire.

Au-delà même de ce décret, c'est la politique de suppressions de postes dans l'Éducation nationale qui est en cause. Pour la rentrée de septembre 2007, plus de cinq mille postes sont rayés du budget, et un total de 20 000 auront été " économisés " en quatre ans. Car c'est uniquement d'économies budgétaires qu'il s'agit, la même politique qui conduit à supprimer de nombreuses heures de cours dans les établissements, à réduire le nombre d'adultes - personnels d'entretien, de surveillance, d'administration mais aussi conseillers d'éducation, d'orientation, infirmières - qui pouvaient assurer au mieux l'encadrement et l'aide des jeunes. Le résultat ? Des classes surchargées, des élèves plus difficilement suivis, voire laissés sur la berge, un climat parfois peu propice à la culture et à l'étude. Combien ridicules apparaissent alors les prescriptions sagaces du ministre, proposant d'apprendre des listes de mots, de revenir au calcul mental, et autres fils à couper le beurre !

Les déclarations des " grands " candidats ne comportent rien de concret sur les salaires, ni aucun engagement ferme à annuler immédiatement les suppressions de postes programmées et à injecter sérieusement les crédits nécessaires à l'école, en prenant sur le budget militaire par exemple.

Un indice, cependant, montre que les enseignants ont raison de se faire entendre : Xavier Darcos, ancien ministre délégué à l'Enseignement, suggère maintenant à Nicolas Sarkozy l'abrogation du décret Robien. Les enseignants mobilisés devront le rester, pour que cette ébauche de recul devienne réalité

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