Mercredi 7 mars, le jour même où le Crédit Agricole annonçait ses bénéfices pour 2006 (pas moins de 4,92 milliards d'euros de profits), le personnel du Crédit Agricole Leasing - société financière filiale du groupe - le fêtait à sa façon en débrayant pour la première fois de son histoire.

Il faut dire que le patron n'y est pas allé de main morte en proposant une augmentation générale des salaires égale à... zéro ! Résultat : des débrayages importants au niveau national. Nous étions 25 % de grévistes à Issy-les-Moulineaux, 30 % au Mans, 45 % à Lyon et l'intégralité du personnel dans l'un des secteurs à Paris, où il ne restait que les intérimaires et le patron.

L'ampleur de la grève et des rassemblements de personnel a été une surprise pour la direction. Même le personnel en temps partiel ce jour-là s'est déclaré en grève le lendemain, par solidarité.

Cela traduit bien le ras-le-bol du travail sous pression, des heures supplémentaires, des horaires à rallonge et des salaires au rabais. Pour la première fois, le personnel s'est retrouvé côte à côte et a pris conscience de sa force.

Alors, malgré la pression de l'employeur qui a tout fait pour décourager les grévistes, il y a fort à parier que les travailleurs n'oublieront pas de sitôt cette expérience. Ils ont appris à se faire respecter, ils ne l'oublieront plus...