Chanel - Pantin (Seine-Saint-Denis) : Menaces de licenciements à l'usine Bourjois !22/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2016.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chanel - Pantin (Seine-Saint-Denis) : Menaces de licenciements à l'usine Bourjois !

Le 29 janvier dernier, le groupe Chanel a annoncé au Comité central d'entreprise son intention de délocaliser sa production de rouge à lèvres effectuée à Pantin, dans l'ancienne usine Bourjois, vers ses sites de l'Oise. 103 postes seraient touchés par cette délocalisation, et 33 emplois seraient supprimés. Par ailleurs, les rouges à lèvres de marque Bourjois seraient sous-traités ailleurs, ce que les travailleurs interprètent comme un premier pas vers la vente par Chanel de ce qui reste de Bourjois.

À Pantin, on continue d'appeler Bourjois cette entreprise, car c'était son site historique, installé il y a plus d'un siècle, une marque dont la publicité était très populaire (" Bourjois, avec un J comme joie... ") et qui a compté jusqu'à huit cents salariés, principalement des conditionneuses.

Mais l'annonce de la direction n'a pas mis en joie le personnel. Depuis, il est entré en lutte contre ces licenciements, cette sous-traitance et cette délocalisation : information à la population à l'aide d'un tract distribué sur les marchés, au métro ; manifestation au siège de Chanel à Paris ; rencontre avec les ouvriers grévistes de PSA à Aulnay en grève pour les salaires ; et enfin rassemblement devant leur usine à l'appel de la CGT, où ces travailleurs en lutte ont reçu le soutien chaleureux de nombreux Pantinois et de travailleurs de la commune et du département.

Chanel voudrait destiner le site de Pantin à ses laboratoires de recherche sur ses produits de beauté et en faire une des vitrines du groupe. Et pour les dirigeants de cette entreprise, tant pis si cela doit bouleverser la vie de 130 familles d'ouvrières qui ont pour la plupart 25, 30 voire 40 ans d'ancienneté, et si cela fait encore disparaître des emplois dans un département de la Seine-Saint-Denis déjà fortement touché par le chômage.

Mais évidemment, dans les calculs des dirigeants de Chanel, ce qui passe avant tout ce sont les profits supplémentaires que les frères Wertheimer, qui en sont propriétaires, espèrent tirer de cette réorganisation de la production. Les Wertheimer sont la quatrième fortune française, une place qu'ils partagent avec les Dassault. En 2005, ils se sont versé 175 millions d'euros et ils s'apprêteraient à s'en verser 250 millions pour 2006.

Pour faire céder Chanel, pour dénoncer cette délocalisation, les travailleurs préparent une nouvelle protestation dans les rues de Pantin.

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