Caisses de retraite complémentaire : Les directions veulent dénoncer la convention collective22/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2016.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caisses de retraite complémentaire : Les directions veulent dénoncer la convention collective

Les patrons des caisses de retraite complémentaire - où travaillent environ 30 000 salariés - viennent d'annoncer leur intention de dénoncer la convention collective nationale du personnel. C'était prévisible, les patrons des compagnies d'assurances et des banques dans les années précédentes avaient déjà fait de même.

Dernièrement, les employeurs (fédérations AGIRC et ARRCO) avaient proposé une nouvelle mouture de cette convention. Elle prévoyait, entre autres, une diminution de la prime d'ancienneté devant aboutir à une baisse des salaires, et une redéfinition des catégories laissant encore plus de champ à la cote d'amour pour calculer les salaires de base. Plusieurs syndicats ont refusé de signer cet avenant à la convention.

Refuser une nouvelle baisse des salaires, c'est normal ! Au Groupe Malakoff, une des caisses de retraite, le problème des salaires devient de plus en plus crucial. Les employés sont embauchés dans les catégories et donc aux salaires les plus bas. Par exemple les liquidateurs de retraite, dont le salaire d'embauche théorique est de 1 330 euros brut, sont à présent embauchés la première année dans une catégorie inférieure, pour 1 250 euros brut, autour de 1 000 euros net !

Le départ des anciens, l'utilisation des augmentations individuelles pour régulariser les catégories, les augmentations générales limitées, tout cela contribue à tirer les salaires vers le bas. Et ce sont les salaires nets de la majorité des salariés qui stagnent en euros constants.

La direction a décidé de redistribuer en octobre dernier un peu des réserves de gestion, accumulées sur notre travail, sous forme d'une prime uniforme. Et autant qu'elle le peut, elle nous distribue ses aumônes sous forme d'abondement au plan d'épargne d'entreprise ou de versement sur un contrat de retraite par capitalisation. C'est dire qu'une part non négligeable de la masse salariale est distribuée inéquitablement, surtout en faveur des plus gros salaires. Elle échappe ainsi aux cotisations sociales, ce qui est d'autant plus choquant pour un groupe de protection sociale, qui vit de ces cotisations !

Les caisses de retraite sont loin d'être sur la paille. À l'heure où on nous rebat les oreilles des difficultés des régimes de retraite obligatoires, pour mieux nous convaincre de la nécessité de travailler plus longtemps, les comptes de l'AGIRC et l'ARRCO restent équilibrés. Les résultats de gestion sont négatifs, mais les produits financiers compensent amplement ce déficit. Grâce aux réserves accumulées, les institutions de retraite se placent en bonne position parmi les investisseurs institutionnels.

Alors, menacer de dénoncer la convention collective nationale n'est qu'une tentative des patrons pour continuer à faire baisser les salaires. Et pour les en empêcher, une riposte s'impose.

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