Six avions de combat Rafale ont été envoyés en Afghanistan, renforçant ainsi les armements déployés par l'armée française dans ce pays. Alors qu'auparavant les avions engagés étaient officiellement limités à des actions de surveillance, ces Rafale pourront effectuer des bombardements au sol, avec " une précision métrique ", assure le ministère de la Défense - à rapprocher des " frappes chirurgicales " opérées par l'armée américaine en Irak.

Un échelon de plus est ainsi franchi dans l'engagement des forces militaires françaises en Afghanistan. Il y a quelques mois, Chirac avait d'ailleurs annoncé que la France entendait " durcir son dispositif militaire " dans la région de Kaboul et " assouplir les conditions d'emploi " de l'armée hors de cette zone.

La France est présente en Afghanistan depuis l'intervention d'octobre 2001, dans les forces de l'OTAN, aux côtés des États-Unis et d'autres pays impérialistes européens. Elle y maintient 1 100 soldats, sur les quelque 32 000 hommes de la FIAS (Force internationale d'assistance à la sécurité), y déploie des dizaines d'hélicoptères et d'avions de chasse, et le porte-avions Charles-de-Gaulle appuie les opérations aériennes depuis l'océan Indien.

Selon nos gouvernants, l'engagement de la France en Afghanistan n'aurait que des visées humanitaires, pour apporter la démocratie à la population en empêchant le retour des Talibans. Mais le pouvoir corrompu que les armées impérialistes ont mis en place n'a pratiquement rien changé au sort de la population afghane, sinon qu'elle subit en plus les bombardements.

Chirac et ses semblables ont parlé de " repentance ", avec des trémolos dans la voix, à propos des guerres coloniales menées par la France aux siècles passés. Ils insistent aussi sur le fait qu'ils ont refusé de se joindre à l'intervention américaine en Irak en 2003. Mais cela ne les empêche pas de continuer à intervenir ailleurs. En Afghanistan aux côtés de l'impérialisme américain, ou en Afrique pour son propre compte, l'impérialisme français continue, à travers ses armées, à vouloir dicter sa loi aux peuples.