Saint-Dizier (Haute-Marne) : La lutte des licenciés de la FBMA14/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2015.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Saint-Dizier (Haute-Marne) : La lutte des licenciés de la FBMA

Pendant deux semaines et demie, des salariés de la FBMA (Fonderie bragarde de machinisme agricole) ont occupé la salle du Conseil de la mairie de Saint-Dizier (" bragard " est le nom des habitants de la ville). C'est là une continuation de la lutte qu'ils avaient entamée depuis plus d'un an contre les conséquences du plan de reprise de l'entreprise. La FBMA a été créée en 2002. Elle est issue du groupe Valfond, qui a employé sur la ville jusqu'à 2 800 travailleurs. Aujourd'hui, au fil des restructurations, il ne reste environ que 400 travailleurs sur un site et 104 sur un autre, celui de la FBMA.

Chaque fois que les patrons successifs ont fait état de difficultés, ils ont été aidés par les deniers publics, ce qui n'a évidemment pas empêché la dégringolade des emplois. Pour ne parler que de la FBMA, c'est 3,5 millions d'aides qui ont été données en 2002. Aujourd'hui, le repreneur exige l'effacement d'une dette de 10 millions d'euros.

Tout cela n'a pas empêché la suppression de 45 postes de travail, sur les 149 que comptait l'entreprise. Il est prévu 31 licenciements secs, qui s'ajoutent aux mesures d'âge. Tous les licenciés ont plus de 50 ans, et parmi eux se trouvent huit des douze délégués de la CGT.

Les licenciés ont donc réclamé aux pouvoirs publics des mesures qui puissent les mettre quelque temps à l'abri. Ils revendiquent 24 mois de congé de conversion, la prise en charge de leur mutuelle pendant trois ans et une prime de licenciement de 15 000 euros, ainsi que des mesures individualisées.

Ils ont également entamé une procédure pour activer un plan amiante : il y a déjà eu 23 morts dans l'entreprise et trois ouvriers se sont vu diagnostiquer un cancer de la plèvre. Le coût de ce que les travailleurs demandent s'élèverait à environ 500 000 euros, ce qui n'est rien comparé aux millions accordés aux patrons successifs. De plus, " c'est encore nous qui payons, par l'impôt ", rappelle un des licenciés.

La contestation des salariés a forcé les collectivités locales à proposer des mesures : 10 mois de congé conversion et le paiement de la mutuelle. Mais même ces propositions, pourtant en deçà des revendications, ont été bloquées par le représentant de l'État, ce qui a permis au député-maire UMP de Saint-Dizier, François Cornut-Gentille, de dire qu'il ne pouvait rien faire.

Les salariés ont alors décidé d'investir la mairie de Saint-Dizier et se sont installés dans la salle du Conseil le lundi 19 février. Ils n'en sont sortis que le 7 mars, devant la menace d'une intervention de la police. Le maire, à l'origine de la procédure judiciaire, a eu beau retirer ensuite sa plainte, le geste est là, qui le range publiquement dans le camp qui est le sien, celui des patrons.

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