Peugeot Citroën PSA Usine d'Aulnay (93) : La grève pour les salaires se poursuit14/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2015.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot Citroën PSA Usine d'Aulnay (93) : La grève pour les salaires se poursuit

Mercredi 14 mars, la grève chez Citroën, à Aulnay-sous-Bois, en est à son dixième jour. La semaine précédente, la direction pariait que la grève serait terminée lundi, eh bien, c'est raté, la grève se poursuit et se stabilise. Si certains reprennent, d'autres entrent en grève. En deux jours, le comité de grève a délivré 480 cartes de gréviste ! Et tous ne sont pas encore passés.

La grève reçoit de nombreux soutiens, sous forme de débrayages dans les autres usines du groupe PSA : Poissy, Mulhouse, Saint-Ouen, Sochaux ; ils ont regroupé le milieu syndical, ce qui ne s'était pas vu depuis longtemps. Dans l'usine aussi, il y a des soutiens. La grève est populaire : de nombreux travailleurs refusent d'occuper les postes des grévistes.

La direction reconnaît sur son site interne la perte de 6 698 véhicules depuis le début de la grève. À peine 800 véhicules sortent par jour, au lieu des 1 350 habituels et encore il faudrait voir combien n'ont pas besoin de retouches. Un tiers de l'effectif ouvrier est en grève, mais c'est la moitié de la production qui ne sort pas !

Le moral des grévistes est bon et tous ressentent une réelle fierté de réussir cette grève qui se déroule dans la dignité. Tous les jours, les assemblées décident démocratiquement, le comité de grève écoute les propositions des grévistes et décident devant tous ceux qui le veulent - parfois jusqu'à 150 travailleurs - ce qu'il y a à faire. Un journal de grève publie chaque jour des réponses aux arguments de la direction, informe des décisions, des événements.

La direction, malgré les 9 milliards de bénéfices accumulés depuis sept ans, prétend toujours ne pas pouvoir satisfaire les revendications des grévistes qui pourtant ne la mettraient pas à genoux : 300 euros net d'augmentations pour tous, pas de salaires inférieurs à 1 520 euros net, l'embauche de précaires, le départ des anciens à 55 ans. Elle utilise la précarité de nombreux travailleurs pour leur demander de remplacer les grévistes à leur poste. 150 intérimaires travaillent ainsi sur les chaînes, ce qui est illégal. Elle a fait venir des travailleurs d'autres usines du groupe pour tenter de sortir la production. Mais, même à plusieurs par poste, ce n'est pas très efficace...

Jeudi 8 mars, le comité de grève a organisé le déplacement de quatre cents grévistes pour expliquer aux 10 000 travailleurs de PSA Poissy les raisons de la grève. Les discussions ont été nombreuses. Un débrayage de 50 travailleurs a pu aussi marquer le coup dans l'usine elle-même.

Vendredi 9 mars et lundi 12 mars, deux déplacements ont été aussi organisés à la préfecture de la Seine-Saint-Denis pour dénoncer les pratiques illégales du patron pour casser la grève avec des intérimaires. Mardi 13, ce fut le tour du siège de PSA de recevoir les grévistes toujours aussi nombreux qui ont même occupé joyeusement le pavé parisien, de la place de l'Étoile au siège de PSA !

Poser le problème des 300 euros net qui manquent à tous les travailleurs, à ceux de PSA comme à tous les autres, c'est effectivement tout à l'honneur de ceux d'Aulnay de l'avoir fait.

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