Samedi 10 mars, la manifestation contre l'expulsion de 23 travailleurs maliens a rassemblé plus de 1 000 personnes dans le centre de Montfort-sur-Meu, une ville de 5 500 habitants des environs de Rennes. Mercredi 8 mars, une première manifestation avait déjà réuni 700 personnes.

C'est le 28 février que ces 23 salariés, d'origine malienne, ont été interpellés par la police pour détention de faux papiers. Ils ont été arrêtés et menottés comme des truands, de bonne heure le matin, au moment où ils se rendaient à leur travail à la société d'abattage où se fait l'abattage, la découpe et la transformation de la viande de porc.

Ces travailleurs ne sont pas des clandestins. Ils travaillaient depuis cinq ans, dans le cadre d'un contrat de travail. Ils ont des fiches de paye et paient des impôts. Ils occupent des emplois difficiles, pour lesquels des entreprises comme la Cooperl ont recours à de la main-d'oeuvre étrangère, sont insérés dans la vie locale, sont appréciés de tous, connus des élus locaux, ont appris le français, sont membres pour certains de clubs de sport ou d'associations locales. Certains d'entre eux ont tissé des liens conjugaux et l'un d'entre eux sera même papa dans quelques mois.

Ce sale coup contre des travailleurs immigrés n'est pas resté sans réponse. Les manifestants ont exigé le retour " de nos amis maliens " et scandaient : " Ils sont ici, ils sont d'ici ". La mobilisation va continuer pour obtenir la suspension des arrêtés d'expulsion et la régularisation de leur situation.