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Leur société
Intermittents du spectacle : Non à l'accentuation de l'insécurité sociale !
Lundi 12 mars à Paris, plusieurs milliers de manifestants ont protesté contre le nouveau protocole définissant les règles de l'assurance-chômage des intermittents du spectacle.
Rédigé le 18 avril 2006, ce texte initié par le Medef avait reçu en décembre la signature de certaines directions syndicales minoritaires, dont la CFDT, mais reste combattu par les intermittents. S'il entre en vigueur, comme prévu, le 1er avril, ce texte entérinera les aspects principaux de la réforme de 2003, contre laquelle ils se battent depuis cinq ans. Rares sont les cérémonies un peu médiatisées, comme les Victoires de la musique, deux jours plus tôt, qui n'ont pas été l'occasion d'interventions de techniciens ou d'artistes, contre le durcissement des règles d'indemnisation des journées non travaillées dans le spectacle et l'aggravation des conditions d'emploi et de vie pour une grande partie des 100 000 intermittents.
Le nouveau calcul des droits, depuis 2003, élimine du droit à indemnisation un grand nombre de salariés qui travaillent par intermittence, enchaînant les contrats à durée déterminée (CDD) pour des entreprises du spectacle. Grâce à leur mobilisation, les intermittents avaient contraint les pouvoirs publics à mettre en place un " fonds transitoire " d'un montant supérieur à 200 millions d'euros, qui permettait de " repêcher " environ 35 000 salariés intermittents touchés par le nouveau mode de calcul. Le protocole signé réduirait à quelques mois seulement la durée de versement des indemnités, qui constituent pourtant une part indispensable des revenus des intermittents.
Quant au dispositif lui-même, il devrait être remplacé par un " fonds de professionnalisation " doté de 46 millions d'euros seulement, ce qui aurait pour effet de fragiliser encore plus de nombreux salariés du spectacle et d'aggraver la crise de l'emploi et la course aux heures ou au cachet dans ce secteur.
Cette nouvelle journée de manifestation a rappelé utilement qu'après le rejet par le gouvernement et sa majorité à l'Assemblée nationale d'un projet de loi favorable aux intermittents, leur mobilisation reste indispensable pour préserver leurs droits.