Dassault - Argenteuil : Tout va pour le mieux... pour les actionnaires14/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2015.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dassault - Argenteuil : Tout va pour le mieux... pour les actionnaires

Dassault-Aviation a récemment rendu compte du bilan de l'année 2006. En terme de bénéfices, les années se suivent et se ressemblent : avec 225 millions d'euros, ceux-ci se situent sur des sommets pratiquement équivalant à ceux des années précédentes, seul le report d'un contrat avec la Grèce sur l'année 2007 reporte un record historique d'ores et déjà prévu.

Les actionnaires, dont le premier d'entre eux, Dassault, actionnaire principal aux côtés... d'EADS, se sont constitué un magot colossal avec une trésorerie qui s'élève aujourd'hui à 3,5 milliards d'euros.

L'avenir est des plus prometteurs pour les actionnaires : outre l'État français qui continue d'assurer à Dassault la prospérité depuis plusieurs décennies, garantie grâce à ses commandes régulières au nom, paraît-il, de l'intérêt national, le plan de charge se situe à un niveau lui aussi record, avec 304 Falcon auxquels devrait s'ajouter un prochain contrat à l'export concernant le Rafale. Les prises de commande ont été à leur plus haut niveau avec 5,3 milliards d'euros et 158 Falcon pour la seule année 2006.

Concernant l'emploi, c'est la stagnation des effectifs qui marque la dernière décennie. À l'augmentation de la productivité s'ajoute l'érosion continuelle des salaires. C'est ainsi, par exemple, que le salaire moyen versé sur l'établissement d'Argenteuil est en recul. Des nouveaux embauchés se retrouvent avec 1 100 euros à la fin du mois ; d'autres, en CDD d'un an, touchent pour leur part 800 euros, la direction prétextant qu'elle leur assure une formation. Ils sont pourtant sur les mêmes postes de travail que d'autres !

Les débrayages, lors des dernières négociations salariales, ont permis de débloquer quelques augmentations individuelles, la direction a en effet des commandes à la pelle à honorer et souhaite donc que la production ne soit pas perturbée.

Mais il n'est pas dit que les travailleurs acceptent encore longtemps de produire plus pour gagner moins.

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