Copé : Le coup des 35 heures14/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2015.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Copé : Le coup des 35 heures

Quand on lui parle des 65 milliards d'euros que l'État a dépensés, en 2005 pour subventionner les patrons, François Copé, ministre et soutien de Nicolas Sarkozy, a sa réponse toute faite : sur cette somme, 19 milliards seraient le prix du passage aux 35 heures décidé par Martine Aubry. Une façon de renvoyer la balle en affirmant que la droite n'a pas le monopole des cadeaux aux patrons - ce qui n'est pas faux - et de faire croire que ce sont les 35 heures qui ont été une catastrophe financière pour l'État.

La réalité est bien différente... La loi sur les 35 heures a certes représenté un énorme cadeau pour les patrons, sous forme de baisse de leurs cotisations sociales pendant cinq ans. La somme a été évaluée à l'époque à 65 milliards de francs par an (10 milliards d'euros). Martine Aubry expliquait que cet allégement sur les cotisations patronales s'ajoutait à une somme du même ordre (9 milliards d'euros) résultant de mesures d'allégement décidées sous Édouard Balladur et sous Alain Juppé. Tout cela représentait donc un cadeau annuel de 19 milliards d'euros aux patrons.

Dès que la droite est revenue aux commandes, loin de considérer que cette somme était une charge insupportable pour l'État, François Fillon a été chargé d'élaborer une loi qui rendait permanents les allégements provisoires et qui les généralisaient à toutes les entreprises, qu'elles soient passées aux 35 heures ou non. Le calcul des allégements a été modifié et il touche tous les salaires jusqu'à 1,6 smic. Le coût a bien sûr augmenté pour l'État, d'autant que les gouvernements Raffarin puis Villepin ont ajouté une multitude d'autres dispositifs visant eux aussi à réduire, voire supprimer les cotisations sociales des entreprises. On estime aujourd'hui le montant de ces cadeaux à 25 milliards d'euros pour 2007.

C'est se moquer du monde que de rejeter sur la seule gauche le poids pour le budget de l'État de ce que celui-ci doit payer à la Sécurité sociale à la place des patrons. Chacun en a sa part et ni Sarkozy ni Royal n'ont manifesté la moindre intention de supprimer ces cadeaux-là. Bien au contraire !

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