Chiffres du chômage : Le gouvernement en flagrant délit de mensonge14/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2015.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chiffres du chômage : Le gouvernement en flagrant délit de mensonge

L'Insee admet que rien ne prouve que le nombre de chômeurs ait diminué cette année. Son enquête annuelle sur l'emploi, publiée toutes les années en mars, montrait pour l'ensemble de 2006 un taux de chômage de 9,8 %, exactement le même que celui de l'année précédente, nettement supérieur aux 9,1 % dont se flattait le gouvernement.

Ces chiffres de l'Insee faisaient désordre à quelques semaines de l'élection présidentielle, alors que Dominique de Villepin et ses ministres viennent chaque mois se féliciter de la baisse du chômage. L'Insee a donc purement et simplement décidé - de son plein gré ? - de retarder à l'automne la publication de ses propres résultats, qualifiés pour l'occasion de douteux.

Ce cafouillage statistique n'a rien de bien mystérieux. Les chiffres du chômage qui tombent tous les mois sont déduits du nombre de demandeurs d'emploi fourni par l'ANPE. Or le gouvernement a multiplié ces dernières années les manipulations permettant de réduire ce nombre. Il y a d'abord l'accélération des radiations, en particulier par la multiplication des contrôles. Elles sont passées en moyenne de 33 000 à 40 000 par mois. Il y a aussi des chômeurs qui deviennent stagiaires de la formation professionnelle. Les salariés licenciés qui passent dans des formules type Convention de reclassement personnalisée ou Contrat de transition professionnelle sont ainsi évacués des comptages. Sans compter tous ceux qui ne sont plus indemnisés et n'attendent plus rien de l'Agence pour l'emploi. Ce sont ces chômeurs, invisibles dans les chiffres de l'ANPE, que l'Insee réintègre dans son enquête annuelle réalisée directement par sondage sur un nombre important de personnes.

Le gouvernement manipule les chiffres du chômage, et aujourd'hui la ficelle est devenue tellement grosse que même ses instruments statistiques ont des ratés. Cela ne fait que confirmer ce que savent tous ceux qui habitent dans des quartiers populaires : il y a toujours autant de plans de licenciements ; quand on perd son emploi, il est toujours aussi difficile d'en retrouver un ; partout dans le pays, des entreprises ferment, réduisant le niveau de vie de populations entières. C'est la réalité, bien plus forte que les graphiques en baisse que viennent nous commenter des ministres fiers de leurs résultats... fictifs.

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