Vendredi 9 mars, une centaine de travailleurs sur les deux cents que comptent les centres rennais d'Alcatel se sont rassemblés devant le bâtiment en construction, où ils étaient censés déménager en septembre prochain.

Ils entendaient ainsi marquer qu'ils n'acceptent pas la décision de la direction d'Alcatel de fermer les centres rennais et de transférer tout ou partie du personnel (les détails du plan de licenciement ne sont pas encore connus) dans les centres de Nantes-Orvault (à 100 km) et de Lannion (à 150 km). Pour eux, la direction espère qu'une partie des deux cents salariés ne pourront pas suivre et seront donc amenés à démissionner. Cela revient à licencier une partie du personnel, mais sans le dire.

Les salariés acceptent d'autant moins cette fermeture qu'ils ont consenti des sacrifices, par exemple en acceptant de travailler de nombreux samedis entre juin et novembre dernier, afin que le téléphone portable qu'ils développaient soit prêt en temps et en heure. Selon les discours de la direction, la réussite de ce projet de téléphone portable devait assurer l'avenir du centre de Rennes, et la construction d'un nouveau bâtiment était la preuve concrète de l'engagement de la direction. Aujourd'hui, le téléphone est un succès et les salariés ont le sentiment de s'être fait berner. La direction n'a pas hésité d'ailleurs à tromper y compris les responsables de l'encadrement local, à qui elle a demandé d'utiliser la perspective du prochain déménagement pour motiver les troupes. Elle a même poussé le cynisme jusqu'à présenter aux représentants du personnel les futurs aménagements intérieurs du bâtiment il y a à peine un mois.

Malgré l'écoeurement provoqué par une telle attitude, les salariés gardent espoir de se faire entendre et d'obtenir le maintien du centre de Rennes. Ils se préparaient à participer à la manifestation parisienne du jeudi 15 mars qui devrait rassembler l'ensemble des salariés d'Alcatel.