Volkswagen - Bruxelles : Travailler plus, sans gagner plus08/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2014.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Volkswagen - Bruxelles : Travailler plus, sans gagner plus

Au moment même où le groupe Volkswagen annonce des profits en augmentation de 145 % - 2,75 milliards d'euros - les dirigeants imposent une forte baisse de salaire aux travailleurs en Belgique.

Les plans de la direction prévoient de produire dans leur usine de Bruxelles un petit modèle d'Audi en 2009.

Après avoir poussé 2 000 travailleurs au départ « volontaire » et envoyé 900 travailleurs de 50 ans et plus en prépension, la direction a annoncé aux 2 200 travailleurs restants à qui elle voulait imposer 20 % de baisse du coût du travail : augmentation du temps de travail de 35 à 38 heures sans compensation salariale, flexibilité des heures supplémentaires à l'année, transformation d'une partie des salaires en primes, non-paiement d'une partie des repos, suppression d'un jour d'ancienneté, et des salaires de 20 % plus bas pour les futurs embauchés. Et ce ne sont là que les points les plus choquants.

Ce plan était à prendre ou à laisser et, en absence de l'accord des syndicats avant la fin du mois de février, la direction annonçait que l'usine serait condamnée.

Face à ces perspectives, des travailleurs répondaient qu' « ils ferment leur usine de merde », du moins dans les ateliers où les délégués informaient, car beaucoup de délégués avaient disparu. Une partie des délégués relayaient le chantage de la direction : il fallait qu'ils signent ou c'était la fermeture...

À l'annonce de 4 000 suppressions d'emplois en novembre 2006, ces délégués avaient demandé aux travailleurs de rester chez eux et « d'écouter les médias »... Les syndicats avaient refusé d'organiser ensemble les travailleurs de VW et les sous-traitants, ce qui aurait permis de manifester plus nombreux. Ils avaient refusé de s'adresser massivement aux autres travailleurs de l'automobile et à l'opinion publique.

Devant le mécontentement de beaucoup de travailleurs, les dirigeants syndicaux ont dû organiser des assemblées générales où ils ont expliqué qu'ils avaient le couteau sur la gorge et qu'ils devaient signer. Finalement, pour pouvoir rejeter leurs responsabilités sur les travailleurs, ils ont repris la proposition de la minorité de militants FGTB opposés à la signature d'organiser un référendum. Le choix était de voter « OUI à un avenir avec Audi » et une exploitation accrue, ou « NON à un avenir avec Audi »... et la perspective de la fermeture de l'entreprise !

Malgré le chantage de la direction et la démission des syndicats, 23 % des travailleurs, un peu plus de 500, ont quand même voté NON, malgré une pression amplifiée par les médias qui titraient : « L'avenir de l'usine repose sur les épaules des travailleurs ». Comme si toutes ces décisions n'étaient pas prises par les gros actionnaires !

Suite à ce référendum, 200 travailleurs de plus ont choisi de partir avec la prime. Notamment toute une partie de la minorité syndicale FGTB, laissant derrière eux un sentiment de défaite.

Pourtant, des centaines de travailleurs auraient sans doute été disponibles si on leur avait proposé des perspectives de lutte. Auraient-ils pu faire reculer la direction de VW ? Partiellement au moins, et cela aurait fait hésiter les patrons qui tentent de s'engouffrer dans la brèche ouverte à Volkswagen pour augmenter brutalement leurs profits au détriment des salariés.

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