Les lignes TGV aiguisent les appétits des financiers auxquels l'État ne sait rien refuser. C'est ce que montre l'opération prévue pour le prolongement de la ligne TGV Paris-Tours jusqu'à Bordeaux.

Réseau ferré de France (RFF), établissement public créé en 1997 par la division de la SNCF, qui lui remit alors la gestion des infrastructures ferroviaires, a décidé de faire appel au secteur privé pour construire et exploiter les 340 kilomètres de cette ligne TGV séparant Tours de Bordeaux. Pour cela, un partenariat public-privé sera mis en place, qui fera la part belle au privé.

Selon RFF, le chantier coûtera quelque 5 milliards d'euros. L'État et les collectivités publiques, (régions, départements) seront appelés à en financer une bonne partie, le complément étant apporté par l'entreprise privée qui emportera le chantier. En retour, celle-ci recevra la concession de l'exploitation de la ligne à grande vitesse pendant cinquante ans, au terme desquels la propriété des installations devrait revenir à RFF.

D'ores et déjà, de grands groupes du BTP, français et étrangers, se sont mis sur les rangs. En plus des loyers que RFF leur versera pour l'utilisation de la ligne, ils espèrent bien tirer profit de son exploitation, tout comme cela se fait pour les autoroutes.

Il s'agit là d'un nouveau recul du service public devant les appétits privés, recul que les usagers paieront d'une façon ou d'une autre.