Forges de Fresnes (Nord) : Valdunes doit payer08/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2014.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Forges de Fresnes (Nord) : Valdunes doit payer

Les travailleurs de Forges de Fresnes sont en grève depuis le jeudi 22 février. Ils réclament des augmentations de salaire et un changement radical des conditions de travail.

Il faut dire que, depuis le rachat de l'usine par le trust Valdunes, en 2000, celle-ci va de mal en pis. Valdunes avait d'abord puisé autour de 300 000 euros dans la trésorerie de Forges de Fresnes, puis délocalisé une partie de la production en Roumanie.

Sur les 127 travailleurs présents en 2000, la moitié a été poussée dehors, sous des prétextes divers, et il n'en reste que 59.

L'usine est à l'abandon : les toits s'effondrent, certaines machines datent de 1968, les carters de sécurité sont inexistants et les accidents du travail sont fréquents. Une analyse de l'Institut Pasteur a montré un taux très important de légionelles dans les douches des travailleurs. Pire encore, un taux 220 fois supérieur au taux tolérable a été relevé dans les eaux industrielles. Pétrole, trichlore, pyralène, dégraissants et diluants ont été déversés dans les égouts ou dans les fossés. Bruit, vibrations et fumées provoquent des troubles auditifs, musculo-squelettiques et cardio-vasculaires. L'amiante se trouve un peu partout dans l'usine, et pas seulement dans les toits qui s'effritent. Le comble : un des directeurs de l'usine jusqu'en décembre 2006 était en même temps président de l'association de la Santé au travail, et donc de la médecine du travail !

Valdunes - pourtant déjà condamné en 2006 pour utilisation d'amiante par le tribunal des affaires de la Sécurité sociale - fait la sourde oreille. Le trust se sent appuyé par l'État et, en particulier, par Sarkozy qui est venu visiter l'usine de Trith-Saint-Léger en avril 2006, en se gardant bien de faire un tour à Fresnes, non loin de là.

Les travailleurs sont bien conscients que Valdunes veut, en fait, fermer l'usine à terme. Mais quel que soit l'avenir de celle-ci, c'est à Valdunes, un des plus importants producteurs européens de roues, d'essieux et de triangles de freins ferroviaires, et dont les clients sont, entre autres, la SNCF, Alstom et Bombardier, de payer pour les dégâts que subissent les travailleurs dans cette usine du 19e siècle !

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